" Ian ! On peut aller au musée s'il te plait ! S'il te plait, s'il te plaiiit...", commença la voix enfantine de ma demi-soeur, Liliana. J'eus un sourire derrière ma bande dessiné. Elle se tenait devant la porte de ma chambre, j'en étais sûr et certain. Simplement parce que je lui avais dit un bon nombre de fois de me laisser seul. Ordre, qu'elle transgressait dés qu'elle le pouvait. Nous étions tous les deux très jeunes lorsque nos parents respectifs se sont séparés. J'avais sept ans, et un an plus tard, ma mère se mariait avec le père de Liliana. Tous les deux enfants uniques, cela nous a fait bizarre de nous retrouvés "frère et sœur", quoi que Liliana s'en fichait pas mal, parce qu'elle était trop jeune pour s'en soucier. En effet, elle et moi avons cinq ans d'écart. Bref, je suis venu vivre avec ma mère, mon beau-père et ma demi-soeur, que j'affectionne plus que tout - malgré mes taquineries et nos disputes fréquentes ! -. " Demande à maman ou à papa ! ", criais-je sans bouger d'un iota. Je l'entendis souffler bruyamment derrière la porte, et elle ne résista pas à l'envie d'ouvrir la porte pour me faire sa tête de chien battu. Elle savait que je n'y résistais jamais. Je m'accrochais à ma bande dessiné pour ne pas avoir à l'affronter, mais elle trottina vers moi avant d'agripper mon bras. " Mais je veux y aller avec toi. Papa et Sarah, ils savent pas dire les histoires comme toi ! ", se plaignit-elle. Et je reportais mon regard vers elle, dans un soupir, elle avait gagné. " Ca va, va mettre ton manteau j'arrive. ", lui dis-je en montrant la sortie de ma chambre dans un hochement de tête. Elle eut un sourire rayonnant avant repartir en courant. " On va voir les Beatles ! ", cria t-elle à nos parents, et alors que je descendais les escaliers à sa suite, je vis la tête de ma mère émergeait de la cuisine. " Soyez prudent, et ne rentrez pas trop tard. ", nous conseilla t-elle. Je hochais la tête et agrippa la main de Liliana avant de franchir l'entrée. A 10 ans, je parcourais déjà les rues de Liverpool pour raconter l'histoire de ce groupe mythique à ma demi-soeur. C'est de là qu'est née ma "vocation", je suis devenu guide de musée. Je savais raconté les histoires comme personne, selon les dires des gens. Moi, j'adorais raconter les vies passées des autres. Alors, après mes études, j'ai fini par quitter Liverpool, tout comme les Beatles avant moi, pour rejoindre la "city" de Londres. Une sorte de grand rêve, je me lançais enfin de mes propres ailes. J'ai fini par trouver une très bonne place au Museum of London. Je n'ai pas seulement trouvé un emploi là bas, mais aussi, la femme de ma vie. Voilà un peu plus de deux ans, que je me suis installé dans capitale du Royaume Uni, et un an que nous avions commencé à être un couple. Un réel bonheur, je ne me voyais jamais ailleurs qu'avec elle. Cependant, je ne savais pas que ce bonheur allait être chambouler d'un claquement de doigts. Un soir, alors que je rentrais chez moi après quelques courses, je déposais mon manteau dans l'entrée et vit voyant du répondeur clignoter. J'appuyais donc sur le bouton, et la voix enjouée de Liliana s'éleva dans la pièce. « Chouchou, je n'arrive pas à te joindre. Rappelle-moi, s'il te plait. J'ai besoin de revoir la liste des invités pour le baptême de Kaitlinn. Ta mère n'a toujours pas répondu, et je n'ai pas envie de passer pour la belle-fille harceleuse. Tu pourras t'en occuper ? Rappelle-moi dès que tu peux, je t'aime. », un sourire s'étala sur mes lèvres jusqu'à la fin du message. Ma demi-soeur avait mis au monde, il y a 9 mois, une petite princesse nommée Kaitlinn. Princesse dont j'étais le parrain. Si j'avais eu le malheur de refuser, je ne serais surement plus de ce monde. Quand bien même, il avait été hors de question que je refuse. Bref, j'allais devoir m'occuper de pas mal de choses pour Liliana, entre autre joindre ma mère. Je me détournais du combiné et mes yeux tombèrent sur le plan de travail de la cuisine. Des aliments étaient sortis, je fronçais les sourcils en m'approchant. Un de mes couteaux étaient à terre, je m'accroupis pour le ramasser. " Max ? ", appelais-je, incertain. Mais personne ne me répondit à part le silence. J'essayais d'appeler ma belle, pas de réponses. Mais pas de réponse. Juste son répondeur. Elle ne vint pas travailler non plus le lendemain. Pas de nouvelles. Je m'inquiétais et décidais de passer chez elle, pas de réponse non plus. Puis, un matin, le directeur du musée qui m'avait demandé des nouvelles de Maxyne vint me voir. " Miss Jones vient de démissionner. Il faudra lui trouver un ou une remplaçante, en attendant, je compte sur vous pour être souple niveau horaire de travail. ", en clair, c'est de ta faute si une de mes meilleures employées nous a quitter et je te garde parce que j'ai encore besoin de toi. Je fronçais les sourcils, pourquoi diable avait-elle rompu le contact comme cela ? Cependant, j'étais bien décidé à tirer cela au clair.