« Hey Babe, qu’est-ce que tu fais ici ? L’armée, c’est pas pour les belles plantes dans ton genre, tu ferais mieux de nous divertir ! ». Le poing de la jeune femme se retrouva soudainement sur le nez de l’homme qui commençait à rire gras. Un nez cassé et une femme très satisfaite qui allait quand même passer un sale quart d’heure. Un homme éclata de rire derrière eux et la jeune femme le fusilla du regard. L’homme ignora ce regard assassin et répliqua :
« Hey Bart, je crois que la belle plante est bien plus douée que toi pour répliquer ! ». Le dénommer Bart n’était pas le seul à faire des remarques salaces sur la jeune femme et personne n’avait jamais osé la défendre à haute voix. Une femme dans l’armée en ce temps-là c’était un peu compliqué … pour ne pas dire l’enfer mais elle n’était pas du genre à rebrousser chemin. L’armée l’avait toujours fait vibrer, défendre son pays, sa patrie c’était sa vocation !
Quelques temps plus tard, l’homme qui l’avait défendu et qui se prénommait Mitchell se retrouva dans son équipe.
« Hey, Elysia, comment ça va ? ». Le regard de la jeune femme le fît taire un instant. Elle avait un si beau regard, plein de détermination et de courage dans ce regard bleuté d’une beauté à couper le souffle. Il sourit tandis qu’elle marmonnait un
« Ca va, merci pour la dernière fois. » avant de repartir. Mitchell était, dès à présent, le seul qui pouvait l’approcher sans qu’elle ne se méfie ou qu’elle ne le rabroue ou qu’elle lui plaque son poing dans la figure. L’amitié s’installa et puis, petit à petit, l’amour. Et puis, ils se marièrent. Ils étaient heureux. L’annonce de la grossesse d’Elysia les surpris tous les deux et la jeune femme ne voulait pas abandonner l’armée parce que c’était sa vie en quelque sorte. Cependant, pendant les neufs mois de sa grossesse, la jeune femme fût exclue des entraînements, logique me direz-vous mais pour elle, c’était de la torture.
Elysia accoucha d’un petit garçon qu’ils prénommèrent Selwyn Sullivan MacCarty. Ils avaient tout pour être heureux avec ce petit être si beau, si innocent. Elysia & Mitchell adoraient leur fils mais ils aimaient tout autant leur pays et son armée, c’est pourquoi, quand l’enfant a eu trois ans, ils ont accepté une mission d’infiltration dans un groupe terroriste américain. Au début, tout allait bien mais … les terroristes ont découvert leur véritable identité et les tuèrent de sang-froid. Tous les deux. Selwyn était maintenant un petit orphelin qui ne se souviendrait jamais de ses parents sauf avec des photos et un pendentif. L’enfant qu’il était fût envoyé dans un orphelinat, le pauvre ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il était bien trop jeune pour cela et il pleurait très souvent, réclamant ses parents. Parents qui ne reviendraient jamais …
Selwyn commença sa scolarité et très vite, toute sa classe su qu’il vivait dans un orphelinat. Il fût vite catalogué comme « pauvre », comme « enfant abandonné » et autres choses. Un autre petit garçon cependant en décida autrement. Il décida d’approche Selwyn et de s’en faire un ami. Ce petit garçon c’était Gwendal MacFayden. Selwy et lui était très proche. Comme des frères. Inséparable. Compagnon de blague. De punition aussi. Bref, de vrais enfants –enfin, ils l’étaient de toute façon hein …-. A l’orphelinat, tous les mois, il y avait une journée pour l’adoption, les enfants se mettaient sur leur trente-et-un et faisait tout pour sortir de là et avoir une véritable famille. Selwyn restait lui-même tout simplement. C’est peut-être pour cela qu’il n’était pas adopté qui sait ?
Et puis, tout changea quand il entra dans sa septième année. Les parents de Gwendal avaient entendu parler de l’histoire de Selwyn et ils aimaient beaucoup cet enfant. Ils allèrent donc le voir à son orphelinat et décidèrent de l’adopter. Evidemment Gwendal et Selwyn étaient aux anges ! Selwyn en pleura même. Il allait enfin avoir une famille. Il ne se souvenait pas de ses parents mais il espérait au fond de lui-même qu’ils étaient heureux pour lui. Le jeune Wyn entra ainsi dans la famille MacFayden. Il se promit également de ne jamais décevoir ses parents adoptifs, après tout, ils l’avaient adopté alors qu’ils n’y étaient pas obligés.
Les années passèrent et le père fût transféré en Californie quand les enfants ont eu dix ans. Selwyn se passionnait pour la lecture, l’écriture, bref, la littérature, c’était aussi un excellent sportif. Gwendal se spécialisa plus dans les mathématiques et les matières scientifiques. Tous les deux étaient appréciés de leurs camarades qui pensaient qu’ils étaient des jumeaux non-mono zygotes, les deux garçons ne faisaient rien pour les contredire. Au contraire, cela les faisait beaucoup rire intérieurement et puis, ils étaient vraiment comme des frères tous les deux ! La vie continua ainsi, Se’ était vraiment très heureux. Sa passion pour la littérature ne fît que s’agrandir au fil du temps cependant, sa décision était prise depuis longtemps … Il s’engagerait dans l’armée, tout comme ses parents biologiques. C’était dans ses gênes et puis, il voulait honorer ses quatre parents et puis, pourquoi ne pas aider son pays ?
Les deux garçons entrèrent au lycée et il y avait toujours autant de complicité entre eux bien qu’il y avait, parfois quelques bagarres. Surtout lorsqu’on parlait de fille. Les deux garçons avaient les mêmes goûts et, forcément, ça créait parfois un froid entre eux. Que voulez-vous, les hormones ça travail à c’t’âge-là ! Selwyn s’engagea dans les clubs de basket et d’athlétisme de son lycée où il brillait par son endurance et par ses paniers à trois points. Il n’était pas parfait ni imbattable, loin de là mais il se débrouillait très bien. Il s’entraînait durement, étudiait durement. Et puis, il avait également une petite amie. Comment faisait-il pour pouvoir tout consigner ? Lui-même n’en savait rien à l’époque parce qu’il ne pensait pas être si bien organisé en fin de compte.
Il obtient son diplôme de fin de lycée tout comme Gwendal. Cependant, l’un part en fac de Littérature et l’autre en fac scientifique. Selwyn fait tout pour pouvoir payer ses propres frais de scolarité parce qu’il ne veut pas non plus trop embêter ses parents et qu’il veut être un minimum indépendant. La littérature était pour lui une source inépuisable d’imagination, d’évasion, d’apprentissage car il lisait tout type de livre, passant du classique à la science-fiction sans soucis. Il adorait donner des conseils de lecture et adorait en recevoir. Il s’est dit que, lorsqu’il prendrait sa retraite dans l’armée, il reprendrait ses études pour devenir professeur … ou peut-être écrivain, il ne savait pas bien encore. Pendant trois ans, il s’occupa de ses études et obtient sa licence de Littérature avec mention.
Cependant, avant d’entrer en quatrième année, il passa le concours pour entrer dans l’armée et fût admis. Il laissa donc tomber pour entrer dans un camp d’entraînement en Californie. Il était entré dans le corps des tireurs d’élites. C’est ainsi qu’il rencontra Oscar William Roy et qu’ils nouèrent une complicité extrêmement forte, une amitié solide. Selwyn était d’ailleurs étonné d’être aussi proche de quelqu’un aussi rapidement. Qu’est-ce qu’ils ont pu en faire des conneries, ils en ont fait voir des vertes et des pas mûres à leur camarades avec leur blague idiote et ils se faisaient parfois taper sur les doigts par leur supérieur. Selwyn admirait grandement Oscar et là toujours respecter. Vraiment. Oscar était peut-être plus costaud que lui mais Selwyn le battait toujours au basket quand ils pouvaient jouer bien entendu. Selwyn lui a avoué qu’il avait été adopté, que ses parents biologiques étaient morts pour leur pays. Selwyn n’était nullement surpris par la promotion d’Oscar et il était même très content pour lui. Ils n’avaient pas eu le temps de célébrer cela que, déjà, ils partaient pour leur première mission et ils étaient ensemble encore une fois.
Leur amitié se solidifie de plus en plus. Selwyn n’hésite pas à passer une main dans ses cheveux pour l’embêter ou juste parce qu’il en a envie et Oscar en fait de même. Tous les deux passent Noël ensemble. Selwyn lui présente sa famille adoptive. Oscar fait partie de SA famille dans sa tête, à moins que ça ne soit autre chose, il ne sait pas trop … Les missions qu’ils faisaient ensemble étaient très difficiles mais jamais Selwyn n’a abandonné Oscar. Il était toujours derrière lui, là toujours encourager comme il le pouvait. Et Oscar était toujours là pour lui. Wyn ne s’est jamais considéré comme un héros, il avait sauvé des vies en tuant des ennemis et en ramenant des personnes blessés au camp mais c’était normal parce que c’était tous des frères d’armes !
Tout aurait pu continuer ainsi mais la guerre est imprévisible et l’Afghanistan, un bourbier désertique où des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards se suicidaient, emportant avec eux soldats, civils et innocents et … c’est exactement ce qu’il se passa. Selwyn Sullivan s’en souvenait parfaitement. Oui, parfaitement, cela resterait gravé dans sa mémoire jusqu’à sa mort. Oscar commandait leur petite troupe qui faisait une simple patrouille avant le retour à la maison, en Amérique. Ils chantaient et rient pendant que le camion roulait. Le camion roulait sur la route défoncée, irrégulière jusqu’à ce que le chauffeur s’arrête brusquement. Un enfant semblait s’être arrêté au milieu de la route. Et c’est à ce moment-là que tout à basculer … Des hommes armés les ont encerclées et ont tirés avec leurs armes. L’enfant se jeta sur le camion qu’il fît exploser … et lui avec. Les soldats américains tombèrent comme des mouches. Selwyn fût grièvement blessé. Il avait reçu une balle dans l’épaule, une dans la jambe et il était brûlé sur la poitrine. Il s’évanouie, ses dernières pensées allant pour ses camarades, Oscar et la famille MacFayden …
Lorsqu’il se réveilla, il était dans une petite cellule, couvert de bandage. Il était un peu confus mais il se souvient alors qu’ils avaient été attaqués et que la plupart de ses camarades étaient morts. Sa gorge se serra. Il ferma alors les yeux et, lorsqu’il les rouvrit, on voyait dans son regard toute la détermination et le courage de l’US Army. Les terroristes qui l’avaient kidnappé et soigner lui demandèrent de contacter les Etats-Unis mais il refusa. Il se fît torturer encore et encore. Un jour, il aperçut Oscar mais lui, ne l’avait pas vu. Selwyn n’avait pas pu l’appeler il était trop faible. Les tortures étaient aussi bien psychiques que physiologiques et il en cauchemarde encore. Les terroristes le relâchèrent au bout d’un an. Il était mal en point. Il fût rapatrié en Amérique pour se faire soigner et pour y être interrogé car oui, l’US Amry ne faisait pas totalement confiance à ses soldats, ils auraient pu parler sous la torture après tout. Ils voulaient aussi savoir où il avait été enfermé mais aller expliquer quelque chose à ces bureaucrates surtout quand l’endroit ressemblait à n’importe quel endroit du désert de ce pays !
Dès qu’il fût sur pied, il retourna en Afghanistan pour retrouver Oscar. Il n’abandonna jamais bien que certains lui disaient qu’il était certainement mort. Selwyn, lui, était persuadé que son ami était vivant, il le sentait, son instinct le lui disait. Et il avait raison. Trois ans après la libération de Selwyn, ce dernier retrouva Oscar. Hawkeye tua tout sur son passage, il était fou de rage. L’US Army libéra non seulement Oscar mais d’autres otages des quatre coins du monde. Selwyn entra dans la cellule d’Oscar en premier et ce qu’il vit le terrifia. Il se précipita sur Oscar pour le prendre dans ses bras et lui murmurer qu’il était enfin libre, qu’il était désolé d’avoir pris tout ce temps, qu’il était là à présent, qu’il allait être soigné. Des larmes coulèrent le long des joues de Selwyn pour s’écraser sur le front d’Oscar. Sullivan se reprit bien vite cependant en entendant la voix de ses compatriotes. Il laissa les médecins l’examiner puis le mettre sur une civière et c’est lui qui ouvrit la marche, protégeant médecins et patients.
Les médecins avaient posé les patients dans les camions et Wyn allait les rejoindre quand il entendit un clic caractéristique :
*Eh merde*A peine a-t-il eu le temps de penser cela que la mine anti-char explosa et lui arracha presque sa jambe droite –dont on l’amputa lorsqu’il arriva à l’hôpital-. Des éclats lui éclatèrent dans la poitrine et, bizarrement, il les garde toujours à proximité à présent … comme un porte-bonheur. Lorsque Selwyn se sentit un peu mieux, il fût rapatrié aux Etats-Unis où on lui offrit sa nouvelle jambe –qui lui fait un mal de chien d’ailleurs-. Oscar est resté plus longtemps afin de pouvoir être sûr qu’il soit en « bonne santé afin de limiter les risques pour sa vie ».
Lorsqu’enfin ils ont pu se revoir, tous deux savaient que, l’un comme l’autre avait été détruit par la guerre. Et tous les deux voulaient la même chose : dénoncer ce qu’il se passait là-bas. Evidemment, l’US Army ne les y autorisa pas et ils ont été séparés. Selwyn était resté en Amérique et Oscar, avait été envoyé à Leeds. Chaque jour qui passait, Selwyn pensait à son ami –qui était peut-être bien plus que cela- et ça le rendait fou de ne pas pouvoir le voir et lui parler comme avant. Il se décida à partir des Etats-Unis pour aller à Leeds et retrouver son ami. Ils avaient besoins l’un de l’autre pour se reconstruire, il en était persuadé !
A présent le voilà arrivé à Leeds, décidé à reprendre ses études de Littérature, à retrouver Oscar et à démarrer une nouvelle vie !