Deeks & Emy

I wanna travel the world with you.

 

 

Je voulais lui montrer cette magie. Une nuit à la belle étoile, dans la jungle. Une nuit de garde non loin du groupe des gorilles que l'on tente de protéger des braconniers. Je crois que je serais capable du pire si je croisais des hommes tentant d'attaquer une mère et son petit. C'est souvent le cas, on sépare le groupe.. les mère protègent leur petit, on tue la mère pour les trophées et on enlève le bébé pour les riches qui veulent des zoo privés. Je les trouve horribles.. comment peut-on tuer pour sa propre fierté des êtres vivants de la sorte.. pour rien.. alors qu'ils ne font rien. Ils sont si fascinant. Je les trouve adorables. Ils commencent à nous connaître et les plus jeunes en journée arrivent à s'approcher de nous. Les grands mâles restent méfiant mais tant qu'il n'y a pas de cris inquiétants il n'attaquent pas. Ils savent qu'on ne leur veut pas de mal, les gorilles sont très intelligents. Je suis ravie d'avoir grandi au milieu d'eux. Les gens ne les connaissent pas assez et pourtant nous sommes cousins.. de la même famille. On ne devrait pas avoir aussi peur d'eux.

Il fallait que je fasse découvrir ce monde à Deeks. Il est revenu pour ça non ? Parce que ce monde l'attire ? Alors j'ai décidé de lui faire un peu la surprise. Je ne lui ai pas dit où nous allions. Nous sommes partis monter dans les montagnes pour aller aux refuges. Il n'y a pas l'électricité, il n'y a rien. Nous seront tous les deux en pleine nature vierge. Je suis tellement heureuse de lui faire découvrir mon monde.. Je tombe amoureuse de lui.. inévitablement.. je l'aime plus que tout.. il n'est pas comme je le pensais au début, loin d'être l'enfant trop gâté que je pensais, il est presque comme moi, il lui fallait le temps de s'affirmer. Je marche devant. Chaussures de marche, short, la chaleur est tropical. J'espère que l'on sera monté avant le couché de soleil. Je veux lui montrer le spectacle. C'est à la fois romantique et sauvage.. je ne suis pas douée pour les trucs comme ça, mais je pense qu'il va adorer. " On est presque arrivé tu vas voir ! " Encore moins d'une demi heure, la lumière baisse, on arrive au campement, nous serons les deux ce soir à les surveiller. Il y a des hamacs à l'abris, de quoi faire réchauffer pour manger et de quoi faire du feu, pour la doucher c'est la rivière qui donne une petite cascade non loin. " Voilà on y est, les gorilles sont à moins de 100 mètres logiquement, on ira les voir tout à l'heure pour le coucher de soleil.. je veux que tu vois le spectacle ! " Je lui souris en retirant mon gros sac sur un table en bois improvisée. Je m'approche de lui. " Alors, ça va tu tiens le coup jusque là ? " Je ris, j'aime le taquiner, c'est comme ça que nous avons commencé à nous rapprocher après tout..

Codes par Wild Hunger.

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Ma tête était à deux doigts d'exploser, le coeur battant je m'accrochais au rebord de la table, essayant de calmer ce vertige. Le bruit de fond dans l'hôpital était toujours le même : pleurs, cris, éclats de voix,... Depuis quelques semaines, des blessés nous parvenaient des zones agitées loin à l'est. S'ajoutaient aux maladies les plaies par balles et les brûlures. Depuis mon retour en Centre-Afrique, j'avais pris très peu de pause et manifestement, mon corps commençait à saturer. Je fermais les yeux un instant, juste pour oublier la nausée qui m'étreignait le ventre. "Deeks ! J'ai besoin d'un coup de main par ici !" Je déglutis avant de me jeter à nouveau à corps perdus dans la marée. Effectivement, une paire de main ne serait pas de trop au vu de l'hémorragie de ce pauvre type. Je bousculais la jeune femme qui venait de m'appeler pour plonger les mains dans l'entaille béante. Après plusieurs minutes, je finis par trouver l'origine du sang qui se répandait partout, bouchant l'artère avec mes doigts.

Il ne passerait pas la nuit. En essuyant le sang qui couvrait mes avants bras sur mon t-shirt, je réalisais que je n'avais pas dormi depuis plus de 48 heures. Chancelant, je m'appuyais contre un mur, mes mains tremblaient tellement fort que j'aurais été incapable de prendre la tasse de café que la chef d'équipe me tendait. "Sale journée pas vrai ? Tu devrais aller faire un tour et dormir. Tu ne serviras à rien dans cet état... Je crois que Maliaka voulait t'emmener je ne sais où. Dégage de là !" J'éclatais de rire. Enfin, "éclater" est un grand mot au vu de ma fatigue. Quelques heures plus tard, j'étais assis sous un arbre, somnolant un peu quand Emery jaillit devant mes yeux. Maliaka était son nom africain que seule la vieille médecin qui dirigeait cette antenne MSF utilisait. Je lui souris. "Salut !"

Il ne restait pas plus d'une heure de clarté quand elle m'annonça que notre marche touchait à sa fin. Même si je ne lui dirais jamais, il était temps : chaque muscle de mon corps me faisait mal. Je tripotais sans cesse les sangles de mon sac à dos pour oublier ma fatigue. C'était idiot mais pour lui faire plaisir, j'étais capable de marcher jusqu'à vider toutes mes réserves d'énergie. Le campement était proche comme elle l'avait dit. Emery avait grandi ici, elle m'impressionnait, son monde m'impressionnait. "Pas de problème, c'est toi la chef ici ! A 100 mètres hein ? C'est pas suffisant comme avance si le mâle du coin n'aime pas mon déo pas vrai ?" Je fronçais le nez comme à chaque fois que je plaisantais sans savoir si elle prendrait ma réflexion bien ou mal. "Pas de soucis, j'me suis endurcis depuis la dernière fois tu sais !" Je lui tirais la langue en me souvenant de notre première rencontre et d'une histoire de phacochère. Enfin bref. "Tu venais déjà sur ce campement quand tu étais gosse ?", demandais-je en sortant ma gourde de mon sac.

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Je me souviens parfaitement la première fois que Deeks m'a fait sourire. Qu'il a commencé à me faire sourire, qu'il a commencé à changer. Il devait bientôt repartir en Angleterre son pays d'origine. Je n'ai jamais ses gens qui partent à l'étranger seulement 6 moi pas légèrement un peu plus. Ne pouvait-il pas rester là ? Il se serait éclaté. Je le voyais tellement heureux plus j'apprenais à le connaître. Mais lui ne savait pas ce qui était meilleurs pour ce qui est pour lui. Mais qui est-je pour le faire rester ? Nobody. Juste une collègue. Pas grand chose de plus, juste parfois nous étions un binôme. Ce jour là, où devrais-je dire cette nuit-là, il y avait un orage terrible, il pleuvait à torrent. On a été appelé en urgence au dispensaire pour une femme qui avait des jumeaux à faire naître et c'était trop tard pour effectuer une césarienne. La jeune femme vivait dans un village isolé et c'était vraiment difficile à la conduire à l'hôpital. Le trajet fut chaotique, j"étais nerveuse, je suis sage femme de formation d'accord mais quand il y a des cas comme  celui ci, des complications on a toujours peur que l'un des bébés, ou même les bébés et la mère souffrent et ne survivent pas. C'est difficile d'accoucher ici. Il n'y a pas de péridurale sauf si on va dans les grandes villes et encore il fat avoir les moyens de se la payer. On est arrivé avec Deeks dans la maison ce cette famille, la jeune femme était plus jeune que moi et elle avait déjà 5 enfants plus les deux qui devaient arriver. Elle criait à cause des contractions qui se faisaient de plus en plus forte. Je lui ai parlé dans sa langue pour la rassurer, elle m'a serré la main, elle était morte de trouille, pourtant elle avait déjà accouché mais surement que cela c'était passé mieux que cette nuit. Elle avait déjà perdu les eaux et il fallait sortir les bébés, d'après Deeks le rythme cardiaque des petits diminuer sévèrement. Le seul soulagement que l'on peut donner c'est du réconfort. La rassurer, des mots. J'ai commencé à faire mon boulot, j'ai regardé où était le premier bébé. Il arrivait et on ne savait même pas comment, apparemment la tête en avance qui est relativement mieux mais le cordon pouvait l'étrangler on ne savait pas. Je tremblais légèrement je dois dire. A la moindre erreur c'était la vie des bébés ou même de la mère qui était en danger. L'orage explosait dehors et les abris de fortune n'était pas parfaitement étanche, si bien qu'on commençait à prendre l'eau, mais on ne s'en occupe pas. Deeks était juste derrière moi, je parlais à la jeune femme, pour qu'elle pousse à chaque contraction. Le premier bébé allait parfaitement bien. Il était magnifique, on lui a donné rapidement. La deuxième arrivait.. Les fesses en avant.. c'est moins bon.. moins facile. Il y a tout un protocole. Et cela fait beaucoup plus mal. Si je ne sentais pas les mains de Deeks me tenir, je crois que je tremblerais comme une feuille. Il faut être sûre de soi je sais mais elle avait tellement mal que j'avais peur d'aggraver cela. Mais le bébé est arrivé. Tout s'est bien passé, un garçon et une fille qui ont rendu leurs parents heureux. Moi je me suis affalée dans les bras de Deeks. J'ai éclaté de rire, mes nerfs ont lâché je crois. La maman a même donné Maliaka comme prénom à sa fille. On l'a soigné parce qu'il fallait qu'elle se remette d'une telle épreuve. On lui a donné des vitamines et des médicaments à prendre pour se remettre avec des consignes. Heureusement que la plus vieille de ses filles qui devait avoir 14 ans, pouvait l'aider. Nous sommes partis presque au levé du soleil trempé et épuisé. Il conduisait et je l'ai regardé en souriant. Il se demandait ce qui se passait.. Je crois que c'est là que j'ai compris qu'il était parfait ici.. qu'il ne fallait qu'il n'aille nul part. Je l'ai remercié d'avoir été là. Je commençais à le voir différemment mais il est parti quelques semaines plus tard..

Je ne m'attendais surement pas à le revoir un jour. Et pourtant il était là. Je n'ai pas montré que j'étais ravie. Mais on s'est plus vite rapproché cette fois. Et je crois qu'il me plait un peu trop. Je ne suis jamais tombée amoureuse, trop occupée. Mon amour de toujours c'est mon pays, ma vie. Mais lui a tout perturbé. Il fallait qu'on se retrouve. Il le faut. On arrive bientôt. Sur le campement je lui explique que nous sommes à environs 100 mètres des Gorilles, ils sont derrières un peu plus bas, on peut les observer sans les déranger, même s'ils savent que nous sommes là. Je souris et je grimace à sa remarque. " Je ne crois pas ! Si tu as des doutes, moi ils semblent aimer le mien.. vanille ! " Je ris. Je me doute qu'il n'en mettra pas, c'est juste pour jouer. Je lui demande si ça va, je sais qu'il a surement eu une rude journée. Il doit être un peu épuisé. Mais il semble aller bien, tant mieux. Je ne veux pas qu'il dorme tout de suite. Il a tant de chose qu'il doit voir. " j'espère bien.. sinon on est mal barré ! " Je l'embête, attrapant sa main pour jouer avec elle. Il me demande si je venais ici quand j'étais gosse. " Ma mère m'a emmené avec son assistant pour ma première garde lorsque j'avais 14 ans. Généralement il faut être deux, au cas où l'autre soit en difficulté. C'est bourré de bestioles pas cool. Araignées ou serpents qui peuvent être mortels, t'inquiète j'ai de quoi te soigner si tu te fais mordre " Je souris légèrement c'est marrant d'avoir l'avantage ici. Au dispensaire c'est lui, ici c'est moi. C'est agréable. Je le regarde boire. " On a une heure avant que le soleil commence à se coucher. ça te dit une petite baignade ? Il y a une cascade plus loin l'eau est super bonne ! "

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Les choses n'avaient pas toujours été facile entre Emery et moi. En réalité, à mon arrivée, c'était presque une guerre ouverte. J'étais con, elle était bornée : un cocktail parfait pour foutre le bordel dans une antenne médicale. Certains disaient qu'on finirait par s'entretuer, d'autre qu'on était fait l'un pour l'autre... Des théories fumeuses qui me faisaient la plupart du temps hausser les sourcils et soupirer. Quand j'étais repartis en Angleterre, elle et moi avions réussi à nous comprendre un peu mieux. Je n'irais pas jusqu'à dire que nous étions amis... Elle était juste un peu moins insupportable et "je sais tout" et moi... Moi j'étais probablement un peu mon con, un peu moins européens et un peu moins aveugle à la réalité du monde. Quand j'avais réalisé à quel point ma vie à Londres était insensée, j'avais rencontré Joyce et j'avais mis tout mon désespoir dans un amour utopique. La blonde me l'avait fait regretté amèrement et c'est alors que le souvenir de Centre-Afrique et du sourire d'Em' m'étaient revenus, oasis de mon âme ravagée.

A mon retour, les choses m'avaient semblé différentes. J'étais à ma place et surtout, la jolie brune avait totalement changé son regard sur moi. On ne se chamaillait plus, on travaillait en équipe. Je la faisais rire et elle me força à retrouver le sourire. Et ce soir ne ferait pas exception : j'avais vu des horreurs au dispensaire mais je la suivais, même si ça impliquait de rouler sur des pistes effroyables puis de marcher des kilomètres, de dormir au milieu de gorilles... Je le faisais parce que je savais pertinemment qu'il n'y avait qu'elle qui serait capable de me faire oublier ma journée et ses fantômes. Je souris. "J'me suis toujours dis que tu ressemblais à un énorme pudding à la vanille." Je lui tirais la langue en réplique à sa petite attaque concernant ma résistance plus que médiocre lors de mes premiers six mois. Aujourd'hui, j'étais un des médecins qui accumulaient le plus d'heures sans sourciller. J'aimais ce que je faisais et je le faisais bien.

Dés qu'elle se mit à parler de son enfance sur ce même campement, son regard s'illumina. Ses doigts caressaient les miens, mon poignet, ma paume. J'étais un peu surpris par ce brusque accès de tendresse, elle qui menaçait de me foutre des baffes la plupart du temps. Mes yeux ne pouvaient s'empêcher de voler de nos mains à ses yeux. Puis elle brisa la magie en ajoutant en riant qu'elle me soignerait si je me faisais piquer par une bestiole. "Ce n'est pas ce que je crains le plus...", dis-je avec un petit sourire provocateur. J'avais survécu aux morsures verbales d'Emery pendant des mois, en comparaison, serpent et araignée... Pfft ! J'éclatais de rire avant d'attraper une bouteille d'eau. Je jouais les durs mais en vérité, ma journée commençait à se faire ressentir de plus en plus dans mes jambes. Mais comme si elle avait lu dans mes pensées, elle proposa un remède miracle. "Excellente idée !"

C'était sublime. Pur. Une eau cristalline explosait sur des rochers, seuls quelques uns, épargnés, étaient couverts de mousse. Après un rapide coup d'oeil pour vérifier qu'elle ne portait pas le moindre appareil électronique ou autre chose d'important, je la chargeais avec vivacité sur mon épaule. En six foulées de course, j'étais au bord de l'eau et je la jetais toute habillée dans la cuvette creusée dans la roche, riant aux éclats.

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J'ai vraiment hâte de lui faire découvrir mon monde. Oh il le connait un peu, il travaille avec moi, il sait parfaitement comment je vis, comment j'ai été élevée. Aux antipodes de son éducation. Mais cela ne veut pas dire que nous n'avons pas une chance d'être à heureux tous les deux ? Je le sens, je m'attache de plus en plus à lui. Il commence parfois à me manquer.. je ris de plus à en plus à ses blagues que je trouvais des plus agaçantes lorsqu'il a débarqué ici. Non vraiment, je suis perdue. Je n'ai jamais eu le temps de tomber amoureuse, si c'est vraiment ce qui m'arrive, il ne va pas falloir qu'il joue avec mes sentiments. Je pourrais être des plus mal après. J'ai beau être une personne forte, non, je sens qu'avoir été une fille naïve ne me plairait pas. Me blesserait trop. Je suis une fille après tout, bêtement je pourrais croire que l'amour existe au final, même dans le monde dans lequel je vis. Ce soir j'aimerais que se soit magique. Je ne regarde pas beaucoup de film mais je connais quelques comédie romantique qui me donnerait envie.. mais ce n'est pas le genre que l'on crie sur tous les toits lorsque l'on est dans une jungle.. comme en ce moment. On est rapidement arrivé au campement. Je suis contente que nous n'ayons pas loupé le couché du soleil, on est assez en avance. Je me suis avancée vers lui pour le taquiner, caressant ses mains. Je tente de flirter un peu avec lui, mais je ne sais pas si c'est qu'il veut, j'ai peur de me prendre une veste. Je crois que je n'oserais jamais l'embrasser. Je suis courageuse pour tout sauf pour ça. Je finis par ranger mes mains. " Je ne sais même pas ce que c'est un pudding à la vanille, alors range cette langue !" C'est vrai, ça ne me dit rien ? Le mot pudding m'inspire le flan.. mais je ne sais pas si cela a un rapport, ma mère ne cuisine pas tellement anglais. On mange les choses d'ici, comme tout le monde, parfois lorsque l'on va à Bangui on arrive à manger des hamburger et j'adore ça, je pourrais en manger tous les jours, mais mon père dit que c'est pour cette raison que les américains deviennent si gros.. alors je ne sais pas si c'est une bonne idée.

En tout cas j'ai une idée en attendant que le soleil ne se couche et que nous ayons un magnifique spectacle. Je lui propose une baignade, il y a une cascade juste derrière, les singes restent dans des endroits où ils peuvent trouver à boire et à manger dans un périmètre bien défini. Ils boivent juste au dessus de la cascade généralement, donc se baigner en bas ne devrait pas poser de soucis, ni les effrayer, bien qu'ils aient l'habitude maintenant de notre odeur ou présence. Il trouve l'idée bonne. On peut laisser nos sacs là. Logiquement cela ne risque strictement rien. On prend vite la direction, il ne faut pas longtemps pour y aller. C'est toujours aussi beau.. jusqu'à ce que je tombe à l'eau. Comme ça sans prévenir, je suis tombée à l'eau.. ou plutôt on m'a poussé. Je remonte à la surface. " C'était petit ça monsieur Weaver ! TRES petit ! " Je nage vers le bord. " Aide moi donc à remonter, j'ai que ça comme vêtement je dois les mettre à sécher. " J'attend qu'il me tende la main.. et je m'appuie sur le rebord mais au lieu de monter je le tire dans l'eau ! J'éclate, surement la blague la plus connue, mais elle fonctionne toujours. " Bien fait ! " Je remonte quand même à la surface. Je retire mes affaires, je les pose sur les pierres sans mousses qui sont au soleil pour les faire sécher. Je suis en sous-vêtements, mais c'est sans complexe, je ne porte pas de dentelle.. c'est une brassière et un boxer noir, on ne peut plus simple.. on fait avec ce que l'on trouve. Je replonge dans l'eau.. pour nager vers lui. " Alors tu la trouves bonne ? "

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Je souris. C'est difficile de laisser retomber ce sourire quand je suis avec elle. Et pourtant parfois, j'ai honte, honte d'être heureux malgré la misère autour de moi, malgré la souffrance que je vois tous les jours... J'ai honte de penser sans nostalgie au confort de l'Angleterre alors que ces gens échangeraient sans hésité leur pays avec le mien. Mais c'est ici que je me sens chez moi, ici que je suis à ma place. Parfois, je me demande si je retournerais un jour à Leeds et ça me semble tellement impossible. Je sais que deux jours là-bas suffiraient à me faire mourir d'envie de revenir ici. Ici où je suis utile, ici où est ma place, ici où le travail efface tout le reste de mon esprit. ici où j'ai retrouvé le sourire. Ici où je l'ai rencontrée. Jamais je n'aurais pu croire d'Emery Darwins m'avait tant marqué. Je hausse un sourcil quand elle me dit ne pas connaitre le pudding. Ok, il faudra que je retourne en Angleterre juste pour lui en ramener. Néanmoins je range ma langue avec une moue frustrée feinte.

Quelques instants plus tard, nous voilà au bord de l'eau, on se croirait dans Paul et Virginie. L'eau est d'une pureté si intense que s'en est intolérable. J'ai du mal à rester tranquille plus de cinq minutes et je me précipite vers elle pour la jeter à l'eau. Elle est légère et vive mais je l'ai surprise et elle n'a rien pu faire pour éviter de briser la surface irisée de la cuvette creusée dans la roche. En un quart de seconde, elle est remontée et peste gentiment contre moi. Je souris angélique. Même si je m'attend à la suite, je lui tend la main pour l'aider à sortir. Évidemment, je sais qu'il a 80% de chances que je me retrouve dans l'eau à mon tour. Et bien sûr, elle ne me déçoit pas, je suis surpris de la force avec laquelle elle m'a attiré dans l'eau. "Je m'y attendais vraiment pas à celle-là !" Je lui lance un regard moqueur en retirant mon t-shirt que je balance sur la rive. Alors qu'elle a disparu sur la berge, je me laisse allé sur le dos, les yeux rivés au ciel qui commence doucement à se teindre d'orange. Le regard attiré par un mouvement sur la rive, je me redresse avec une brasse. Elle est là, debout, son corps ruisselle encore, brillant au soleil. J'ai du mal à ne pas garder la bouche ouverte comme un crétin. Et merde, déjà quand elle porte ses fringues, elle est belle mais là, elle est sublime. Je secoue la tête, détournant les yeux l'air de rien alors qu'elle me rejoint. "Parfaite... Encore plus maintenant." Je glisse dans l'eau pour me rapprocher d'elle, je l'attrape par la taille hésitant entre la tirer vers moi ou la couler comme un gosse. Je plonge mon regard dans le sien puis je me reprends et m'écarte en l'éclaboussant. "C'est pas drôle si j'ai personne à ennuyer !" C'est pas drôle si je peux pas t'ennuyer, toi. C'est pas drôle si tu n'es pas près de moi.

Codes par Wild Hunger.