Julian venait de terminer de s'entraîner. Au programme: une heure de spinning, un peu de musculation et une quinzaine de minutes de tapis roulant. Étant un fier athlète depuis son adolescence, l'exercice physique et la sueur le passionnaient. De plus, avec ce qu'il vivait, bouger un peu ne pouvait que lui changer les idées. Il avait besoin de penser à autre chose qu'à ses problèmes comme sa relation avec sa meilleure amie qui battait un peu de l'aile, ou son orientation sexuelle difficile à assumer. Quoique pour le deuxième élément, l'endroit où Julian se trouvait était peut-être mal choisi. Le jeune athlète entra au vestiaire et commença à se dévêtir. Comme la soirée touchait à sa fin, il ne croyait pas vraiment rencontrer d'autres gars, mais il s'était trompé. Alors qu'il sortait une serviette et un gel de douche de son casier, il remarqua un groupe de quatre cinq hommes de son âge qui sortaient de la douche. Nus. Le regard de Julian parcourut ces tonnes de muscles, la peau bronzée de ces gars sur laquelle perlaient des goûtes d'eau et dont la vapeur sortait. Malencontreusement, un des hommes du groupe se dépêcha d'entourer sa taille d'une serviette et poussa l'italien sur son casier en criant: "Non mais ça va pas? Qu'est-ce que tu regardes comme ça? Sale pédé!" Julian était terrorisé. Il ne savait plus si le rouge qui lui était monté aux joues provenait de sa colère, sa peur, sa honte ou encore de son précédent moment de voyeurisme. Embarassé, il marmonna quelque excuse inaudible et craignant que son cas s'aggrave, courut vers la douche sans lancer à nouveau un seul regard au groupe. Quelques secondes après avoir déposé sa serviette sur un pôle et mis sa bouteille de gel pour le corps sur le sol, le jeune homme activa la douche, sursautant à cause de la soudaine froideur de l'eau qui ne s'était pas encore réchauffée. Plus l'eau devenait chaude et plus il commençait à sentir la tension se relâcher dans son corps, malgré la présence des autres gars du côté des cases et de leurs injures et commentaires irrespectueux qui parvenaient toujours à ses oreilles. Ce n'est que lorsqu'il entendit leurs rires s'éloigner et la porte du vestiaire se claquer que Julian laissa libre cours à ses émotions trop longtemps refoulées et éclata en sanglots.