“Strangers are endearing
because you don’t know them yet.”

Une soirée à tuer sans la compagnie de mon frère adoré. Je sens l'ennui être une perspective inévitable. Je maudis la séance de photo qui le retient à cette heure tardive, et j'aurais probablement pu rester enfermé chez moi. Mais ce n'était pas spécialement mon genre, pas quand l'appartement était si vide. Je n'aimais guère la solitude, même si je n'appréciais pas forcément le manque de piquant de la soirée passé seul dans un bar, à picoler comme un ivrogne. J'appréciais un bon verre d'alcool, mais je n'avais jamais vu l'intérêt de boire jusqu'à plus soif quand j'étais seul. J'avais posé mon choix sur le Freedom pour passer la soirée, un endroit que j'avais déjà visité à quelques occasions. J'avais un verre de whisky que je savourais tranquillement, laissant mon doigt glissait le long de l'écran tactile, faisant défiler les derniers messages que j'avais reçu. Je poussais un soupir en voyant un énième message de la fille que j'avais eu le malheur de séduire lors de mon dernier shoot. Les femmes semblaient ne pas comprendre le concept d'une nuit sans attache, ou c'était peut être juste elle. Peut être parce qu'elles étaient comme tous les mannequins, imbu d'elle même et narcissique. Comment ça, je suis mannequin aussi ? Je n'ai jamais dit que j'étais la perfection. Je reposais le téléphone, légèrement frustré sur le bois tout en trempant mes lèvres dans le liquide ambré, laissant mon regard glissait sur la salle, portant un coup d’œil critique sur les visages apparaissant dans mon champ de vision. Peut être que je ferais mieux de rentrer, il n'y avait pas d'ambiance et à l'exception de quelques visages séduisants, rien qui ne put attiré mon attention, et titiller mon instinct joueur. J'étais désolant, incapable d'affronter un quotidien banal, le besoin de me mettre au défi pour ne pas prendre de retard. Alors qu'il n'était même pas là pour me tester. Je finissais mon verre, reposant le contenant vide quand un groupe de femmes, bruyantes et probablement en chasse vu leur tenue fit son entrée dans les lieux. Merde, au milieu d'elle se trouvait mon pot de colle attitré, comment avait elle fait pour me suivre, c'est pas que je commençais à être parano mais c'était tout de même étrange comme coïncidence.

Pas vraiment le temps de réfléchir, et passer la porte d'entrée sans me faire remarquer était mission impossible. Je calculais rapidement mon coup, avant de me glisser sur une banquette, face à une demoiselle dont j'avais noté la présence, un peu plutôt, assez joli pour entrer sur mon radar. Je jetais un léger coup d'oeil par dessus mon épaule, pour me rassurer de ne pas avoir été vu lors de mon déplacement avant de poser les yeux sur la jeune femme, qui sortait de ses pensées pour me jeter un regard incrédule. Je laissais un léger sourire hésitant s'inscrire sur mes lèvres, pas vraiment mon genre d'être timide, mais je savais que les femmes n'appréciaient guère les hommes qui se croyaient tout permis, de mon expérience personnel. - Est-ce que ce serait trop demander si je vous supplier de me laisser rester quelques minutes à votre table ? Je laissais mon plus beau regard de chien battu s'afficher sur mon visage. - J'ai comme l'impression que j'ai hérité d'une fan ... Je grimaçais, laissant une expression d'embarras s'afficher sur mon visage. J'étais plutôt bon acteur, surtout quand la situation l'exigeait. J'en profitais pour la détailler avec un peu plus d'attention. Intéressant, mon choix n'était peut être pas des plus mal, elle était charmante et je n'avais rien d'autre à faire. Il me suffisait de voir la façon, dont je devais procéder pour pouvoir la séduire. Chaque femmes étaient différentes, et je faisais en sorte de ne jamais sous estimé l'ennemi. Une chose que Kieran m'avait appris. Paradoxalement, c'était peut être la raison pour laquelle je m'attardais plus facilement sur leur courbes délicieuses que sur les hommes, malgré une sexualité fluide. Les femmes avaient tendance à être tellement plus méfiante, et terrifié de laisser libre court à leur libido que les hommes. Le jeu n'en était que plus pimenté. Je n'aimais pas la facilité, cependant cela se contredisait avec mon caractère qui pouvait être très capricieux et mauvais perdant. Je tendais ma main, un léger sourire toujours au coin des lèvres. - Permettez moi de me présenter, Aydan Gallagher. Squatteur de banquette à ses heures perdues.

“Strangers are endearing
because you don’t know them yet.”

La jeune femme le dévisagea avec interrogation, pas inamicale en soit mais pas non plus très avenante, avant que je ne me présente avec une petite plaisanterie. Elle semblait faire définitivement partie de la catégorie, femme méfiante. J'en étais presque certain, et je n'allais pas la braquer d'office, surtout que sa présence m'était tout aussi nécessaire si ma première idée tombé à plat, et que j'étais néanmoins repéré. Je hochais légèrement la tête à sa première question, grimaçant et ne feignant nullement mon agacement, mais ne pouvant m'empêcher de feindre un sourire amusé, à sa deuxième réplique qui me confirmait bien mes intuitions. - Malheureusement pour moi, ce n'est pas le cas. J'aurais préféré appliquer une technique de drague minable, plutôt que d'avoir à éviter ... Je faisais un vague geste de la main, vers l'arrière désignant le groupe en général, ne pouvant décemment pas prendre la peine de me retourner et détailler chacunes d'entre elles, pour désigner la jeune femme qui ne semblait pas prendre un non pour une raison définitive.

Je passais une main dans mes cheveux, et portait mon verre à mes lèvres tout en regardant la jeune femme, face à moi. Elle ne semblait pas seulement peu enclin à supporter ma compagnie, mais elle dégageait une certaine mélancolie. Quelque chose que je ne pouvais pas expliquer car c'était une inconnue, mais je pensais qu'elle devait avoir besoin de sa changer les idées, surtout pour venir boire seule dans un bar. Prendre le risque de supporter toutes les attaques de drague possible et inimaginable qui allaient souvent de pair avec jolie jeune fille seule. Je prenais une décision, tout en reposant mon verre, et lui adressait un léger sourire - Si je vous promets de ne pas vous sortir que votre père est un voleur parce qu’il a volé les étoiles du ciel pour les mettre dans vos yeux, est-ce que vous accepteriez de me tenir compagnie, encore le temps d'un verre ? Je poussais un soupir avant de laisser ma mine se défaire, accentuant un air triste. Même si j'étais plus agacé qu'autre chose par l'apparition de la demoiselle, je savais que c'était peut être mieux de ne pas la jouer de cette manière là.

- Je sais, ce n'est pas très charitable de ma part mais on ne se rends pas compte que d'être harcelé, ce n'est pas aussi flatteur qu'on puisse le croire ... Je relevais ms yeux vers elle, et laisser mes dents se plongeaient dans ma lèvre, avec une mine embarrassé, laissant supposer que lui demander se service me m'était mal à l'aise. Que je n'étais pas le genre de type à s'imposer à la table du jolie demoiselle pour l'embêter. Et ce n'était pas véritablement un mensonge pour la deuxième partie. J'aimais le jeu, et je n'étais pas du genre à perdre mon temps dans la désolante constatation d'une routine de dragueur minable et ringard. Je n'avais plus qu'à espérer qu'elle ne soit pas d'une méfiance extrême, ou carrément une féministe qui préférait les hommes brûlaient au bûcher plutôt que de les approcher. Et puis même si je n'étais pas contre l'idée qu'elle avait laissé entendre par ses propos, ce n'était pas la raison de ma présence. Et je n'oubliais pas mon intérêt personnel à rester en bons termes avec la jeune femme qui bien malgré elle, se retrouvait au milieu de cette situation qui pouvait se révéler tout aussi inconfortable pour elle. Surtout si elle était venu là pour oublier des ennuis, ou des soucis quelconque mais en même temps, je devais miser sur le faite que cela lui apportait une distraction qui lui ferait accepter l'intrusion. - Oui, il ne faut pas croire qu'il n'y a que les femmes qui subissent les revers d'une drague lourde et inconvenante ...

“Strangers are endearing
because you don’t know them yet.”

La jeune femme face à moi, semblait assez curieuse de connaître le fin de mot de mon histoire et piquait sa curiosité était un point en ma faveur. Je la jugeais un instant, avisant de la meilleure solution à choisir. Jouer la carte du mannequin fameux, ou gardait le côté modeste que j'entretenais. Je me laisser un peu de temps pour réfléchir en la divertissant à l'aide d'une proposition amicale de lui payer un verre, pour le service qu'elle me rendait. J'avais visiblement raté mon coup, au vue de sa réplique. Je me disais que m'aventurait sur ce terrain était un pari encore trop risqué et je continuais mon histoire de pauvre malheureux mais la demoiselle ne semblait pas sensible à mes complaintes. J'avais peut être perdu la main, trop focalisé à plaire à mon frère, à être l'élève discipliné qu'il voulait. - Vous ne m'avez pas l'air d'être bien méchant. Alors, je ne vois pas pourquoi je vous enverrais paître. Et peut-être que la femme qui vous poursuit vous accordera un moment de paix. Ou peut être que non, peut être que je n'étais si rouillé. Je lui offrais mon plus beau sourire de gratitude comme ci elle venait de me sauver la vie, et pas m'épargner un instant déplaisant qui ne mettait qu'une vilaine migraine en jeu et non ma vie.

- Que faites-vous donc dans la vie pourquoi les filles vous suivent comme si vous étiez le Saint Graal ? A moins que vous n'ayez rien d'extraordinaire à raconter. Ce dont je doute. Je lui offrais un sourire hésitant, et triturait mon verre comme ci j'étais bien embarrassé de lui raconter mon histoire. Je devais endormir ses derniers soupçons, c'était le but de la manœuvre. Parce que lui dire la vérité, n'était probablement ce qu'il y avait de plus favorable pour moi. Avec un peu de chance, je ferais d'une pierre deux coups, en me débarrassant de ma stalkeuse et en trouvant peut être de la compagnie pour la soirée. - Je fais rien d'extraordinaire ... Je sortais la carte de la modestie, et je rigolais intérieurement à l'image que j'offrais. J'étais loin d'être modeste sur mon physique, peut être parce qu'il m'avait servi plus d'une fois et avait fait ses preuves. - Je suis prêt à parier que vous faite un métier beaucoup plus passionnant ... Porter l'intérêt sur elle, mais tout en lui offrant une semi honnêteté qu'elle pouvait mettre sur le compte d'une maladroite timidité.

- Je fais quelques photos pour des magazines ... j'ai pas vraiment eu l'occasion de finir mes études. Je baisse les yeux, faussement honteux alors que la vérité, c'est que j'ai toujours détesté l'école. Je n'ai jamais vu l'utilité de me laisser moisir dans un coin sur un banc alors que je suis fait pour briller. Je me mords la lèvre, avant de rajouter à mi mots - C'est une fille avec qui j'ai travaillé, et je crois qu'elle m'a mal compris quand j'ai juste tenté d'être amical. Je passais une main dans mes cheveux, pour appuyer la fausse gêne que je me mimais. Poussant un long soupir, je finissais par faire semblant de prendre mon courage à deux mains pour affronter son regard. - Je suppose que j'aurais peut être du lui dire que j'étais déjà dans une relation durable avec quelqu'un, même si nous traversons une mauvaise passe. Oui, même si la seule relation de longue durée chaotique à laquelle, je faisais allusion était celle que j'entretenais avec mon frère, je me forcais de la rassurer pour qu'elle laisse tomber ses barrières.