#22 ♦ Le vieux rabat-joie, la revanche! [Selwyn]

Le vieux rabat-joie, la revanche
Selwyn & Joshua

Apporter des oreillers à la chambre 74, et une bouteille d'eau à la chambre 91. Comme si j'avais que ça à foutre. J'étais homme à tout faire, d'accord, mais j'étais pas censé assurer le room-service. Surtout pas quand on me faisait travailler de nuit pour la troisième fois de la semaine. Le soir précédent j'avais du réparer une panne électrique sur tout le deuxième étage, j'avais manqué de m'électrocuter, et voilà que mon patron me sonnait dès que les clients avaient besoin de quelque chose, avec pour seule excuse que dans le nom de mon boulot, il y a le terme « à tout faire ». Ouais, mais je remplaçais pas les autres. Si ça continuait, j'allais demander une augmentation dans les jours à venir, et ce serait bien mérité. Avec un faux air aimable, j'avais apporté aux clients ce qui leur fallait. Dire qu'il était que 4h du matin. Qui est réveillé à cette heure-ci pour emmerder la réception, sérieux ?! Surtout qu'au final, j'étais le seul à m'activer dans l’hôtel. Ma charmante collègue de l'accueil se faisait chier comme un rat mort, ça se voyait à des kilomètres à la ronde. Elle devait être habituée. 6h, on demanda ma présence dehors pour aider à montrer des cagettes de bouffe pour les cuisines. J'aurais bien tué mon patron à ce moment là ; assez de bouffe pour nourrir des américains pendant un mois, et personne pour m'aider à tout amener vers la cuisine. Y avait des restrictions de personnel à croire. Ou alors, j'étais le seul pigeon qui ne disait rien à se taper le sale boulot. Ouais ben ça durerait pas.

7h, je rentrais enfin à l'appartement, exténué. J'eus à peine le temps de me déshabiller et de me mettre dans mon lit que je roupillais déjà. Je n'entendis même pas Oscar partir je ne sais où. J'étais tellement claqué que je ne fis aucune rêve inintéressant, me réveillant à la masse vers les 16h. Et encore, j'avais la sensation de ne pas avoir assez dormi. Totalement décalé, je ne fis même pas l'effort de me faire un brunch, préférant bouffer mes céréales dans mon coin, complètement amorphe. Mon frère n'était pas encore rentré, n'avait pas essayé de me joindre ou quoique ce soit. C'est que ça devait aller pour lui. Au pire il était grand, je n'avais pas à m'inquiéter de son cas. Quoique s'il rentrait maintenant, j'aurais l'air fin, en slip avec mon bol de céréales et devant la télé... C'était presque une illumination divine que j'aie l'idée d'aller enfiler un jean et un tee-shirt avant de me remettre à comater devant la télé. Au bout de quelques minutes de visionnage intensives, on toqua à la porte. Oscar le retour, et manifestement, Oscar sans ses clés. J'abandonnais mon bol sur la table basse et me levais pour aller ouvrir la porte à la volée. Ah ben non. C'était pas Oscar, mais l'emmerdeur que j'avais malencontreusement bousculé et qui m'avait fait tout un discours moralisateur dans la rue. Qu'est-ce qu'il foutait là lui ?! « Désolé mon gars, là j'ai autre chose à faire, c'est cool d’être venu ! » Je lui claquais aussitôt la porte au nez. Du moins, je l'aurais voulu. Mais il avait pas l'air décidé ce con. Il m'avait pas suivi jusqu'ici pour continuer à me les briser, si ?!

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Joshua & Selwyn.
Je ne suis pas un rabat-joie !

Six heures du matin et je ne dormais plus depuis longtemps. En fait, je n’avais dormi que deux heures au grand maximum mais ça, c’était habituel. Les cauchemars à répétitions me tuaient à petit feu en me privant de sommeil. Je ne voulais pas faire de bruit pour ne pas réveiller mon frère et sa fille qui vivaient avec moi donc j’étais resté dans mon lit bien sagement. Cependant, là, je n’en pouvais plus. Je devais me lever. J’ai repoussé mes couvertures, enfiler ma prothèse de sport, enfiler un pantalon de survêtement ainsi qu’un t-shirt à manche longue assez épais tout de même. Lentement, sans faire e bruit je suis allé prendre mon petit déjeuner avant de prendre mes clefs de l’appartement. J’ai ensuite marché jusqu’à l’entrée de l’immeuble et, dès que je suis arrivé dans la rue, j’ai commencé à courir. Lentement. Je boitillais aussi un peu il faut bien l’avouer. Je savais parfaitement que je ne pourrais pas courir autant que je le voudrais et que je devrais rentrer en marchant.

C’était plutôt calme se matin. Il faisait froid et je n’aimais pas ça. Ma jambe me faisait toujours un mal de chien dans ces cas-là. Et, avec le manque de sommeil, je ne vous raconte pas mon irascibilité ! Evidemment, il a fallu que quelqu’un me rentre dedans. Bon, j’avoue, je n’étais pas totalement sur Terre mais quand même il aurait pu faire attention. La tension, la fatigue, la douleur, la souffrance accumulé gronda et explosa. J’ai laissé ma frustration prendre le dessus et je lui ai dit le fond de ma pensée. Il semblait complètement s’en foutre, me regardant comme si j’étais un martien avec des cernes sous les yeux. Ah … un noctambule ou un travailleur de nuit ! Si c’était le premier choix, bien fait pour lui. Pour le second, désolé jeune homme mais c’est sur toi que ma colère va passer. Je lui ai dit de faire plus gaffe, de dire « pardon » quand on bouscule quelqu’un etc. etc. etc. Je l’ai laissé partir par la suite. J’ai couru-marcher jusqu’à un parc où je me suis posé pendant presque une heure.

Lorsque je suis rentré à la maison, c’était presque huit heures, mon frère et sa fille s’apprêtait à partir. Je les ai salué comme si de rien n’était avant d’aller prendre une douche et faire mon lit au carré, comme à l’armée. Et oui, les habitudes sont difficiles à faire mourir hein ! J’ai ensuite fait un peu de ménage avant de faire des recherches et réviser un peu mes vieux cours. Et puis, en regardant l’heure, j’ai décidé de passer voir Oscar. Une petite visite surprise oui. J’ai pris mon manteau que j’ai enfilé sur mon pull et mon jean avant de m’en aller en fermant bien la porte à clef. Je sifflais doucement. J’étais content d’aller voir Oscar. Comme ce n’était pas bien loin de chez moi, j’y suis arrivé en quelques minutes. Je suis monté jusqu’à sa porte d’entrée où j’ai frappé.

Quand la porte s’ouvrit, mon sourire s’effaça pour montrer un visage étonné. J’étais totalement certains que c’était l’appartement d’Oscar. Or, l’homme qui se trouvait juste en face de moi n’était pas, mais alors pas du tout Oscar. En fait, c’était le garçon qui m’avait bousculé ce matin. Merde, je me suis trompé ? Et puis, je me suis souvenu que mon compagnon d’arme vivait avec son frère. Uhoho … Ne me dites pas que … Il à parler et à faillit fermer la porte sur mon nez mais ma jambe valide, ma vrai jambe s’est interposé et j’ai dit :

« Tu es … Joshua ? Le frère d’Oscar Roy ? »

Quand il me dit « oui », j’ai bien faillit m’étouffer. Et merde. Vraiment. Enfin, Oscar ne m’en voudrais pas pour lui avoir remonté les bretelles … si ?

« Je ne suis pas venu ici pour t’embêter. Oscar est là ? »

Comment faire ? Je me sentais un peu coupable de l’avoir un peu bousculé ce matin mais, pour le moment, je ne m’excuserais pas !

[HRP : Pardon pour le retard et pour la qualité du RP TT]

Le vieux rabat-joie, la revanche
Selwyn & Joshua

Y avait des jours comme ça où justement, ce n'était pas le bon jour. Je n'aimais pas travailler de nuit déjà, alors jusqu'à ce que je sois levé et à nouveau à fond, il ne fallait pas me parler. M'emmerder, encore moins. Au bout de plusieurs semaines de colocation, Oscar avait fini par le comprendre et me laissait tranquille. Enfin, s'il décidait de me gonfler, c'était soit que c'était important, soit qu'il tenait juste à m'emmerder pour s'occuper. Et généralement, ça partait dans une troisième guerre mondiale parce que je n'aimais pas ses façons de faire. S'il n'était pas mon frère mais juste un pote, j'étais prêt à parier qu'on se serait déjà tapé sur la gueule des centaines de fois. Non pas que ça me dérange, mais j'aurais été curieux de voir ça. Certes, l'armée avait appris à Oscar comment se battre. Mais on était très différent, le simple fait que je ne ressente pas la douleur faisait que je ne m'arrêtais pas avant de voir mon adversaire à terre. Mon frère était tellement fragile de partout, il suffisait de viser le bon endroit, et le tour était joué. Bon... Je ne voyais pas pourquoi je pensais à ça maintenant. Devant la télé, j'étais bien décidé à ne plus bouger de la journée. C'était un peu comme si je venais de rentrer d'une journée de boulot, sauf que ce n'était pas les mêmes horaires. Peut-être qu'un jour, je me débrouillerais pour avoir juste les horaires en journée... Dommage que mon boss ne m'ait pas à la bonne. Je me plaignais, sauf qu'au moins, j'avais un boulot. J'esquivais sans arrêt le sujet avec Oscar, mais je savais pertinemment qu'il désapprouvait le fait que j'aie arrêté mes études. Selon lui, c'était important et tout le bordel. Tu parles.

J'étais presque détendu. Presque même d'humeur à sortir et à jouer le gentil. Mais pas encore tout à fait, et c'était le moment que ce type avait choisit pour venir me déranger chez moi. Je l'avais bousculé, et un peu insulté par la suite, ce n'était pas une raison pour me suivre jusqu'ici et continuer de m'emmerder. Quoique même pas, c'était lui qui m'était foncé dedans sans regarder. C'était presque glauque en fait. J'imaginais les scénarios rationnels et en arrivait à la conclusion qu'il devait être flic ou un machin du genre, et vouloir me passer les menottes pour violence verbale à un agent ? Je grimaçais en le voyant m'empêcher de lui fermer la porte au nez. Heureusement, la suite éclaira un peu ma situation. S'il parlait d'Oscar, c'est sans doute qu'il le demandait lui, pas moi. « Et toi t'es l'emmerdeur de ce matin, oui. » Il fallait réfléchir à quoi on se heurtait. J'espérais pour lui qu'il ne faisait pas trop froid dehors, parce que je n'avais pas envie de le supporter plus d'une minute. Je lâchais un sale rire ironique. « Si t'étais là pour ça, tu aurais fini la tête encastrée contre le mur, autant te prévenir. Et quand bien même Oscar serait là, ce serait possible que je préfère largement te laisser dehors. T'es qui au fait ? » Nous n'avions pas eu le bonheur d'être présenté. Enfin, je m'en serais passé très franchement. Il n'avait pas l'air réellement passionnant comme type. Je m'accoudais contre l'encadrement de la porte, attendant sa réponse avec un air ennuyé au possible.

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❝Joshua x Selwyn

♡ Le vieux rabat-joi et moi

Quelqu’un m’avait ouvert la porte et … c’était la personne qui m’avais bousculé ce matin et que j’avais enguirlandé copieusement. Merveilleux. Vraiment merveilleux. Et, s’il était dans l’appartement d’Oscar c’était qu’il était son frère, Joshua. Il m’en avait souvent parlé malgré leur différence d’âge. Et … Joshua était vraiment comme me l’avait décrit son frangin. Rancunier et avec un caractère de cochon mal tourné. Mais où avais-je mit les pieds ? Bref, toujours est-t-il qu’il me confirma qu’il était bien le frangin d’Oscar et moi, je n’ai rien répondu à ce qu’il venait de dire. Emmerdeur non, juste quelqu’un qui aime le respect c’est tout. Et comme il ne s’était pas excusé en me bousculant j’avais lâché tout ce que j’avais à dire, c’est tout. En plus, j’étais de mauvaise humeur ce matin-là. Et puis, finalement il me demanda qui j’étais et j’ai répondu :

« Je me demande si tu aurais pu faire quelque chose contre un ancien militaire. Je suis blessé peut-être mais pas complètement infirme. Je suis Selwyn MacFayden, un ami de ton frère et un de ses compagnons d’armes. »

Il ne fallait pas sous-estimer un militaire qu’il soit blessé ou non, à la retraite ou actif. Jamais sous-estimer un militaire avec de l’expérience, cela pourrait être fatal. J’étais dans l’U.S Army, il pensait peut-être que je n’avais aucun réflexe ? Alala, les jeunes d’aujourd’hui, tous les mêmes. Je le regardais droit dans les yeux avant de dire :

« Alors, ton frère est là ? »

Pour le moment, je n’allais pas m’excuser de ce que j’avais fait, après tout, c’était légitime. Peut-être et je dis bien peut-être que je le ferais plus tard. S’il se calmait et s’il ne me sous-estimait plus. Alors, qu’allait-t-il faire ? Me dire de rentrer ? Ma laisser à la porte ? Me mentir ou me dire la vérité ? Me fermer la porte au nez ? Essayez de me frapper ? Ou autre chose ? Joshua semblait être quelqu’un d’assez imprévisible donc, à voir.

❝Bienvenue chez Joshua ... ou pas en fait ❞

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Le vieux rabat-joie, la revanche
Selwyn & Joshua

Chaque personnes que je côtoyais s'accordaient à dire que j'avais le pire caractère de merde qui soit. Le pire, c'est que ça me faisait vicieusement sourire. S'ils étaient toujours là, c'est bien qu'ils le supportaient. Je pouvais m'adoucir face à certains, aussi incroyable cela puisse paraître. Mais le type devant ma porte, là ? Non. Il pouvait aller se faire voir pour que je sois un tantinet poli et agréable. Ce n'était pas des traits de caractère que j'avais l'habitude d'exprimer, et je ne ferais pas cet effort pour un abruti qui m'insulte de bon matin alors que j'ai passé une nuit de merde à bosser. Si c'était pour emmerder le monde, il aurait mieux fait de dormir comme tous les gens normaux le faisaient à cette heure-ci. En ouvrant, j'aurais pu penser avoir à faire à Solweig, Taylor, Oscar qui avait oublié ses clés, qui sait. Mais en fait, faut croire que les journées pourries vont par paire : ma nuit avait été mauvaise, j'étais condamné à avoir un mauvais karma jusqu'au lendemain. Le seul détail, et pas des moindres, c'est qu'on était chez moi là. J'étais réveillé, prêt à sauter au coup de quiconque m'importunerait. Ce pauvre con n'avait juste pas choisit son bon jour.
Et là, tout s’éclaircit. Je connaissais vaguement son nom, Oscar avait du m'en parler une des rares fois où il parlait de ce qui avait pu se passer sur le front. Il ne le faisait pas souvent, d'une part à cause des souvenirs douloureux, d'une autre parce qu'il savait que je haïssais ça. « Un abruti de militaire. » Je ricanais. Dieu sait que je les exécrais. Mon frère était le seul que je m'autorisais à aimer malgré son métier foireux. Et encore, je lui faisais regretter chaque jour son départ vers l’Afghanistan. « Tu as vraiment envie qu'on se batte pour tester ? Tu peux avoir de la force et de la technique, tu ne me mettras pas à terre, je me relèverai toujours. » Je lui lançais ce sourire détestable, hautain, narquois. Ma maladie avait parfois quelques qualités. Bon sang, rien que pour ce matin, j'aurais adoré lui balancer mon poing dans la face...
Le pire c'est qu'il insistait. Je jetais un regard dénué d'émotions derrière moi dans l'appartement vide, faisant mine de réfléchir. Non, Oscar était pas là. Mais s'il apprenait par X façon que j'avais fichu son cher compagnon d'armes à la porte, ça allait encore chier. Même si je n'étais pas un sensible, j'avais horreur des moments qui viraient en dispute. Quand on était gosses, les disputes étaient toujours suivies d'un moment de complicité. C'était même des bons souvenirs, car j'en retenais toujours quelque chose de positif. Aujourd'hui, il n'y avait plus rien. C'était juste la victoire à celui qui aurait le dernier mot, celui qui aurait le plus de venin à cracher. « Nan, il est pas là. » Je ne cillais pas, froid et désagréable. « Mais il ne va pas tarder. » J'allais adorer l'heure à venir. Je fis lentement demi-tour, laissant la porte ouverte. Une invitation contre mon gré.

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❝Joshua x Selwyn

♡ Le vieux rabat-joi et moi

Stop Selwyn, pourquoi tu le provoque ? Bonne question en fait. Pourquoi est-ce que je le provoque ? Parce que même si c’était un peu de ma faute pour ce matin, il était tout de même chiant ce gosse. Chiant, caractère de merde, trop franc, trop out, trop tout quoi. Tout le contraire de son frère ou du mien maintenant tout du moins. Et c’est qu’en plus, il en rajoute une couche ? Argh ! Heureusement que je savais me retenir et que je me souvenais qu’Oscar aimait son petit-frère sinon je lui aurait vraiment mis mon poing dans sa jolie petite gueule d’ange … de diablotin ouai. Un abruti de militaire hein ? Qui est-ce que protégeait la nation au risque de se faire tuer chaque jour qui passait sur le terrain alors qu’il était tranquillement en train de bosser ou de glander ? Qui est-ce qui bougeait ses fesses sur un terrain miné ? Qui est-ce qui se prenait des coups ? Qui est-ce qui aidait les habitants ? C’était ces mêmes abrutis de militaire. Qu’il parle de moi comme ça, je n’en avais strictement rien à faire mais qu’il ne parle pas de mes frères d’armes ainsi sinon, ça allait chauffer ! Dans mon groupe, il ne restait plus qu’Oscar et moi vivant. Certains avaient laissé femmes et enfants derrière pour défendre la cause qu’ils croyaient juste. Joshua ne savait vraiment pas ce qu’il disait. Mes sourcils s’étaient froncés un peu quand il avait dit cela. De quel droit pouvait-t-il nous traiter d’abruti ? Certains étaient très intelligents, bien plus que d’autres ne le seront jamais !

Un léger soupir passa mes lèvres. Doucement Selwyn, il est jeune, cela lui passera. Et arrogant en plus de cela. Il pensait vraiment que je ne pourrais pas l’assommer ? Certes j’étais un tireur d’élite mais j’étais aussi militaire et je savais me battre et donc assommer les gens étaient « facile » pour moi. Plus facile que tuer, c’est clair et net ça. Je n’ai rien dit. Mieux valait arrêter la conversation là et puis, c’était à moi d’être raisonnable pour deux. A moi d’être vraiment l’aîné là-dedans. Et puis, un militaire ne doit pas faire de mal à quelqu’un sous le coup de la colère ou de tout autre sentiments. Ce serait indigne du code de l’honneur que nous avons … mais que certains grands gradés ne respectent plus vraiment. Ouai … L’Afghanistan avait été un enfer à cause d’eux … en partie.

Finalement, il me laissa entrer chez lui. Enfin, parce que je commençais à me les geler. Je craignais le froid à force d’être en Afghanistan et de vivre en Californie … bref, c’était compliquer de s’acclimater. J’ai refermé la porte doucement derrière moi avant d’accrocher manteau et écharpe à la patère, comme je l’avais fait la dernière fois. Puis, je me suis assis dans un fauteuil, assez éloigner de Joshua afin qu’il ne pense pas que je l’attaque ou que j’entre dans son espace privé ou une connerie dans le genre. Seul la télé et le silence se font entendre dans l’appartement. C’est paisible et cela me faisait du bien. Je détestais tous les bruits « surprises », les bruits qui ressemblaient à des tirs de pistolet ou autres armes à feu. Je soupire doucement avant d’observer le jeune homme et de demander, sans curiosité, juste –probablement- pour commencer une conversation :

« T’es là depuis longtemps ? »

Je sais, c’est très con comme début de conversation mais, je n’étais pas très doué pour ce genre de truc même en étant un littéraire invétéré !

❝That’s really cold ya know ? ❞

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Le vieux rabat-joie, la revanche
Selwyn & Joshua

Je ne cherchais pas la paix. Je ne voulais pas que ton aille bien. Qu'il ait, même brièvement, évoqué le fait qu'il pourrait me mettre à terre me donnait juste envie de montrer à quel point il avait tort. Si je cherchais la bagarre ? Oui. C'était totalement ça. On ne me donnait pas de leçon, on ne me bousculait pas, on ne s’incrustait pas chez moi. Ami de mon frère ou non. Je ne sais pas si il repéra le fin sourire qui barra mes lèvres en le voyant tiquer si nerveusement. Alors quoi, il était susceptible quand on insultait les militaires ? Dommage pour lui, je ne maîtriserais pas mes paroles pour lui faire plaisir. Je savais que je trahissais la mémoire de mon père qui avais toujours vécu pour l'armée. Pareil pour Oscar. Mais je n'avais jamais rien vu dans la famille qui soit positif dès que les uniformes kakis s'y mêlaient. Je les haïssaient de tout mon être et bien plus encore. L'armée avait détruit ce que j'avais de plus précieux, ma famille. Mon père était mort, ma mère s'était remariée avec un connard de psychologue qui avait juste réussit à me faire éloigner d'elle, mon frère aîné était présumé mort à son tour ce qui m'avait éloigné de ma jumelle. Le fait qu'Oscar ne soit pas mort était une ironie sadique du sort. Cela me rappelait tous les jours les dégâts que l'armée avait fait. Je vivais avec constamment. Alors peut-être que les vrais responsables c'était l’État, l'ennemi, la folie humaine. Mais alors, j'en voulais à tout le monde. La haine m'était tellement familière qu'elle ne m'empêchait plus de respirer. L'avait-elle au moins fait un jour ? J'avais toujours vécu avec après tout.
Ce Selwyn se dégonfla. Il soupira et sembla laisser tomber l'idée de me faire ravaler ma fierté. De quoi m'agacer encore plus. J'avais besoin de frapper quelque chose, même si ce type ne semblait pas en meilleur état que mon frère. Physiquement du moins. Parce que socialement, il parlait. J'aurais préféré qu'il la ferme et qu'il s'en aille. Que je ne le rencontre jamais. Je ne pouvais juste pas lui accorder la moindre sympathie. Il était militaire. Et pourtant je le laissais entrer dans l'appartement. Il avait beau être silencieux, beau être éloigné de moi, je sentais sa présence. Il me dérangeait clairement. Je n'arrivais pas à fixer mon attention sur la télé, cela tournait à chaque fois sur lui. Là, je le dévisageais en priant pour que Oscar arrive et vite. Pourquoi est-ce que je l'avais fait entrer alors que je savais pertinemment que ça ne donnerait rien de bon ? Si cela se trouvait, il n'avait aucune importance pour mon frère. J'aurais presque préféré. Qu'est-ce qu'ils faisaient entre anciens militaires détruits ? Ils se racontaient comment ils avaient tué des gens innocents ? J'achevais de décrocher de la télé quand il me parla. « Qu'est-ce que ça peut te faire ? » Que je sois là depuis un mois ou un an, ça ne lui ferait rien. « Si je suis arrivé là, c'est parce que je pensais mon frère mort. » J'avais fait quelques villes avant d’atterrir ici. J'avais préféré m'isoler. « T'es qui exactement pour Oscar ? J'veux dire, qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ? Pourquoi il a fallu qu'on le déclare mort ? Il a disparu et vous avez pas été foutu de retrouver sa trace ? » Je ne savais rien de ce qui avait pu se passer là-bas. Mon aîné ne disait rien. Mais merde, j'avais le droit de savoir.

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