Quand le passé ressurgit [PV Alexander]

Jonathan était d'une humeur massacrante aujourd'hui. Bon pour plusieurs raisons bien entendu mais il n'aimait pas être énervé, cela l'énervait encore plus. En fait il y avait deux raisons à cela... enfin... peut-être un peu plus en fait.

Premièrement, Josh. Ce simple nom disait tout. Qui c'était ? Un type avec qui il avait couché un été avant d'arriver à Leeds. Pour sa défense, il n'était plus du tout lui-même à ce moment là, il avait promit de rappeler ce gars sauf que bon... Jon n'était pas connu pour être le génie du siècle et son jeans était passé à la machine avec les coordonnées du gars et son portable. Râté pour reprendre contact.

Deuxièmement, le Josh en question justement, il vivait à Leeds et oh carnage – vu sa tronche maintenant c'était le cas de le dire – il n'avait pas voulu le croire pour son excuse et lui avait légèrement refait le portrait. Constat : arcade pétée et un peu la lèvre fendue. Entre autre, et ça faisait bien mal d'ailleurs.

Troisièmement – comme quoi il n'y avait pas que deux points – il n'avait pas encore appelé Declan pour passer du temps avec lui. Il avait même ignoré quelques sms du blond qui demandait à le voir, parce qu'il était certain d'une chose, celui qui avait osé le toucher allait passer un sale quart d'heure et surtout... on ne touche pas à son Dec. Oui, il était possessif et il avait bien assez de casse sur lui pour deux hommes.

Dernièrement, quand il était entré dans le pub – et beaucoup sachant sa maladresse qui frolait parfois le danger public – le gérant l'avait chambré en lui demandant s'il s'était battu avec son rideau de douche pour être dans cet état. Ne riez pas... c'était déjà arrivé. Une fois. Mais il avait confirmé s'être cassé la figure, hors de question pour lui de dire que quelqu'un l'avait un peu aidé.

Donc avec son verre de... un certain mélange d'alcools en fait... Jonathan pensait que la situation ne pouvait pas être pire. Et bien entendu... vous savez tous ce qui arrive quand on ose dire ou penser ce genre de chose... Ha ! Gagné pour la petite dame du fond, la situation venait encore d'empirer ! Comment ? Simplement en laissant entrer un nouveau client dans le pub. Bon nous avons tous la manie de regarder qui arrive, c'est maladif... mais cette fois l'irlandais aurait préféré ne pas avoir vu.

Oh ça oui, il connaissait cet homme. Il avait beaucoup de souvenir avec ce dernier – beaucoup lui revenait en tête en cet instant – et il avait aussi énormément changé à cause de ce même individu. Il avait quitté sa ville natale, son université, ses – rares – amis et sa « famille » pour ce qu'elle vallait, pour venir se terrer ici et reprendre sa vie.

Enfin de fait... ni une ni deux, la réaction du brun se manifesta plus que clairement. Nous présentons d'ailleurs toutes nos excuses à la personne qui lave les tables et le sol, Jonathan venait de recracher ce qu'il buvait, attirant les regards dans sa direction alors qu'il se tassait de plus en plus dans son coin. Il était au fond, dans un coin où personne ne pensait normalement à regarder. Avec de la chance il n'avait pas été remarqué. Pourquoi avait-il refusé de voir Declan pour venir picoler ici déjà ? Voilà ce que c'était de faire le pitre, on en payait toujours le prix ! Un murmure, à peine un souffle quittait donc ses lèvres.

« Oh non... dites-moi que c'est un cauchemar.... pas lui... »

Maintenant c'était certain, quelqu'un devait vraiment lui avoir jeté une malédiction... on ne pouvait humainement pas avoir autant la poisse !

Voilà un petit moment qu’Alex était venu habiter Leeds et avec, selon lui, la meilleure des raisons : L’homme qu’il recherchait depuis plusieurs années s’était exilée ici. Faut-il préciser que c’est de la faute de l’abruti qu’il était ? Et le premier qui le contredit, pas trop fort quand même, est aussi intelligent. C’est vrai, il ne faut pas être intelligent pour quitter la personne qu’on aime plus que tout pour une cruche parce qu’on est trop amoureux ? Gagné ! 20/20 à celui qui souhaite lui mettre des claques !

Les habitudes avaient commencé à se prendre. Le réveil avait fait son office, l’eau chaude de la douche avait commencé à le réveiller et ensuite un bon petit déjeuner avec sa colocataire pour le mettre de très bonne humeur. Quelques heures de travail, et ensuite le petit verre au pub ! C’était la routine qui s’était installé. En allant découvrir cet endroit, le brun s’était tout de suite dit que cela devait être un des bars préférés de celui après qui il courait. Il n’avait toutefois pas posé la question au barman, il faut mieux éviter de paraître louche.

La journée c’était merveilleusement bien déroulée, pour commencer, pas d’abruti sur la route ! Rare mais ça arrive, il faisait un temps acceptable pour notre héro, ou pas, il avait eu à lire un livre magnifique qui l’avait transport, le repas avait été excellant et il avait eu des sourires radieux de la sublime secrétaire de son patron. Il n’y avait plus qu’une chose pour que son bonheur soit parfait… mais il se sentait tellement bien qu’il n’y pensait pas.

Bref, il entra dans le bar qui était devenu son favori et comme à son habitude commença à observer la populace en faisant signe au barman qui commençait à préparer son Whisky habituel. Il n’eu pas le temps de finir son tour de la pièce qu’il entendit cracher et que fait une personne digne de se nom qui recherche l’anormal ? Bravo Monsieur vous avez gagné un baiser ! Il tourne la tête vers l’origine du bruit… Et ce qu’il vit lui attira un sourire émerveillé, c’est noël avant l’heure, son assiduité avait payé. Il finit par s’approcher à pas de loup avec un regard malicieux au barman qui semblait ne pas trop saisir la situation. Il se plaça derrière celui qui hantait ses pensées et rapprocha sa tête au plus proche de son oreille, entendant ce qu’il marmonait.

Jonathan était d'une humeur massacrante aujourd'hui. Bon pour plusieurs raisons bien entendu mais il n'aimait pas être énervé, cela l'énervait encore plus. En fait il y avait deux raisons à cela... enfin... peut-être un peu plus en fait.

- Un cauchemar ? Tu oses dire ça de moi ? Tu me fais de la peine tu sais…

Sans atteindre une réplique, il se plaça un pu mieux pour déposer ses lèvres sur ses joues à défaut de réellement pouvoir l’embrasser. D’accord, qui dit qu’il ne mériterait pas une bonne droite ? Personne ? Pas étonnant ! Avec un petit sourire il s’assit à côté de lui et remarqua rapidement son visage. Sans lui demandé son avis, il prit le menton du jeune homme entre son pouce et son indexe pour lui tourner la tête. Deuxième droite ? Sans rancune sil en avait une. L’inquiétude se lit sur le visage d’Alex, il fronça les sourcils, se mordit les lèvres et ses yeux semblaient faire l’inspection du visage il finit par déclarer, furieux.

- Qui t’as fait ça ? Et ne me dit pas que c’est ta maladresse ! Je vais faire payer au con qui a osé toucher et amocher ton si joli visage mon tout beau !

Bon OK, je concède, le début de la phrase ne va pas avec la suite. Mais de un c’est Alex, de deux, c’est Alex… oui oui c’est la même chose mais c’est la meilleure justification, ensuite quand il s’était rendu compte que son tendre avait failli avoir plus grave, il ne savait pas trop à qui il devait en vouloir et ensuite, il avait fini par se dire que cela pouvait être une solution pour le reprendre dans ses bras… Et donc il fallait tenter de l’amadouer dans ce sens. Et pour terminer, il en voulait réellement au crétin qui l’avait frappé mais quelques parts, dans un coin de sa tête, c’était une bonne chose parce que cela lui donnait un avantage.

Malgré les apparences, notre brun n’est pas le pire des crétins et ne s’attendait pas à ce que Jonathan lui saute dans les bras en lui disant quelques choses du genre « mon amour, tu es revenu », il le reconnaissait, pas trop fort quand même, il avait été un enfoiré et Jon avait toutes les raisons de lui en vouloir, il faudrait qu’il le re-séduise, il savait que ce ne serait pas choses aisée et en payerai le prix . C’était pour lui, la seule personne qui en valait la peine et qui mériterais son sacrifice.

Un cauchemar.... oui c'est ce qu'il devait faire. Ce ne pouvait pas être autre chose, pourquoi Xander serait-il venu ici ? C'était ridicule, il était toujours avec sa gourgandine au fin fond de Dublin... non il n'était pas jaloux, il avait bien mieux que ce.... ce.... type qui était un peu trop près de lui pour ne pas être réel. Trop choqué pour réagir, le brun ne relevait même pas la première phrase que se voulait sans doute ironique de son ex – qui resterait un ex, il se l'était promis – tout comme il ne réagissait pas tout de suite en le voyant s'installer à ses côtés, alors qu'il avait vraiment tout tenté pour disparaître sous son siège.

En revanche le dernier geste du second irlandais du pub eu raison de la déconnexion momentanée de Jonathan qui semblait s'être brûlé vu le sursaut et le bond en arrière qu'il fit en sentant cette main sur son visage. Pourtant ce n'était pas la première fois, mais cette fois... c'était bien différent et même l'inquiétude ou l'énervement perceptible de Alexander ne purent l'apaiser ou l'amadouer un temps soit peu.

« Tu as presque été crédible dans ton inquiétude, presque... tu n'as pas changé, tu ne peux pas t'empêcher de tenter de charmer les gens. Mais ne rêve pas Breslin... » oui, il venait de l'appeler par son nom de famille, il devait garder ses distances. « … je ne tomberais pas deux fois dans le piège. Joue avec qui tu veux ici, j'ai compris la leçon pour ma part et je n'ai pas besoin de ton aide. Je suis assez grand pour me défendre seul. »

En parlant d'être seul d'ailleurs... il manquait quelqu'un aux côtés de Lyzander... une odeur de pourriture qui devrait pourtant être crochée à son bras en train de glousser comme la dinde qu'elle était... NON il n'était pas encore jaloux !

« Je vois que tu as égarée ta petite amie. Elle a finit par avoir une once d'intelligence dans sa misérable vie pour voir que tu te foutais d'elle comme des rares neurones qu'elle a pût avoir ? Ou alors elle est partie se laver ? Je me souviens surtout de son odeur nauséabonde. »

Aucune crédibilité dans le fait qu'il avait tourné la page ? Normal. En fait il ne pardonnait pas et n'oubliait jamais totalement un événement. Surtout quand il était le dindon de la farce. Aussi malgré le fait que Alex affirme ne pas vouloir entendre l'excuse de sa maladresse – et diable qu'il était maladroit pourtant – Jonathan répondait en mettant une distance raisonnable entre eux.

« Pourtant c'est le cas, j'ai glissé dans ma douche et je me suis réceptionné sur un meuble. Comme c'est déjà arrivé par le passé. » puis sa voix changeait encore, plus froide plus... distante... « Que fais-tu à Leeds ? Je pensais avoir mis assez de distance entre nous. Il y a plein de petites villes magnifiques... je peux t'emmener à la gare avec tes valises au besoin. »

Si Alex était là pour lui – il en doutait énormément – il allait avoir du boulot. John ne lui pardonnerait jamais.

Les premières paroles de son ancien amant n’auraient eu aucun effet, il aurait même eu envie de l’embrasser, si ce dernier, ne l’avait pas appelé par son nom de famille. Sa mâchoire se crispa. Il ajouta la chose qu’il avait le plus peur d’entendre, son cœur avait reçu un coup de poignard. Comment pouvait-il croire qu’il avait été une chose ? Après tant d’amitié ? Tant d’amour ? Alex ne se dirait jamais qu’il n’avait pas assez prouvé son amour, pas de « je t’aime » et il s’était barré comme le dernier salaud pour la « meuf » dont, tout les deux, s’étaient moqués durant tant et tant d’année. Il n’aurait jamais admis avoir autant fauté et pourtant, tout n’était pas encore sorti...

Il « repris » rapidement sa main, la serra sur sa propre cuisse quand il évoqua cette fille qui avait causé tant de dommage. Alors Jonathan n’avait vraiment rien tenté de savoir ?! Il ne savait pas s’il devait avoir mal ou s’emporter alors que lui avait toujours cherché de ses nouvelles… D’accord, depuis seulement deux ans. Il avait soudain l’impression que les belles paroles qui était prononcée il y a 7ans n’étaient-elle que du vent ? Il n’avait pas eu l’impression qu’as un seul moment l’autre c’était battu… Et s’il l’avait remarqué… Il aurait agit autrement…

Son bras se contracta devant le mensonge évident de Jonathan, lui avait aussi connu les mensonges bidons, les vraies bagarres, … Pendant et surtout après lui, alors il savait parfaitement bien distinguer une maladresse d’un coup, encore un peu et il aurait trouvé des marques de mains… Il contracta son point comme si un coup allait partir, mais rien ne se passa… Il inspira une nouvelle fois, une brève lueur de douleur passa dans ses yeux. Il se reprit rapidement et un rictus presque mauvais se forma sur ses lèvres.

- Tu m’as toujours pris pour un sans cœur, un monstre, mais tu ne t’es jamais regardé dans une glace, jamais tu n’as imaginé mes faiblesses, je n’étais jamais à ta hauteur, jamais comme toi, tu n’as jamais cru en moi, ni aux sentiments que je pouvais te porter, non, ta petite personne et c’est tout, et tu n’as pas changé. Tu me dis que je jette tout… mais tu me sorts que c’est elle qui m’as lâché… Alors je vais te plaire dans l’horreur… je me suis barrée quand elle m’a demandé de l’épouser.

Bon, l’histoire n’était pas tout à fait vraie. Certes, il avait plaqué Elena, mais il n’y avait pas eu de demander en mariage, elle lui avait juste dit qu’il devrait s’impliquer plus dans leur vie de couple, partager des choses, l’appartement et pourquoi pas plus. C’est là qu’il avait compris que jamais il ne serait mieux qu’avec John, qu’il n’avait toujours espéré que ça avec l’autre jeune homme ! La vérité lui était arrivé en pleine poire et quelques jours après, il était parti, avait entamé les recherches.

- Tu parles de moi, mais jamais tu ne t’es battu pour que je revienne à tes côtés, non c’était plus simple d’abandonner, c’est bien toi tiens ça, tu abandonnes à la première bataille, tu te tires et tu oublies ! C’est tellement plus facile d’accuser les gens après ! Qui est vraiment le monstre de nous deux ? Et le pire dans tout ça, c’est que tu me prends pour un abruti de la première espèce… Tu crois que je n’ai jamais connu les bagarres, je pourrais presque retrouver la main de celui qui t’as fait ça ! C’est pertinemment une personne, le coup de la salle de bain, tu me l’as fait bien trop de fois depuis le temps qu’on se connaît ? 28ans ! Tu as su tiré un trait sur tant d’année ? Comme ça ? Oublié qui j’étais ? Qui j’ai été ? Ce que je connais et que je te connais ? Ce petit truc dans tes yeux qui trahissent ton mensonge.

Mais le pire fut la suite. Un nouvel éclat de douleur passa dans les yeux de ‘Xander, il se reprit vite et avala la boisson qui venaient de lui être servie. D’accord, il ne s’était pas attendu à ce que John lui saute dans les bras, l’embrasse, il s’était attendu à une gifle, se prendre des vents… mais pas ce genre de mot.

- Je suis venu te rejoindre. Tu avais justement mis trop de distance entre nous. Et j’ai fait ma vie ici, ma colocataire est charmante et discrète ! Je l’aime bien moi. Je ne compte pas partie, et mon boulot est ici.

Un éclair de plaisir brilla dans ses yeux au mot boulot. Ces derniers mots semblaient sincères. Et ils l’étaient. Bon, il n’irait pas dire comment il avait fait pour savoir ou se trouvait son ancien amant. Jamais Alex n’avouerait toute la vérité. Certes une partie mais pas tout. Ne jamais avouer ses faiblesses, les plus grandes en tout cas.

Jonathan s'était également crispé à ses propres paroles, il ne pensait jamais avoir à dire cela, ses mots avaient dépassés sa pensée, largement même. Mais comme Alex le pensait, il avait si rarement montré son affection envers lui qu'avec le temps, il s'était mis à douter de celui qui avait été son meilleur ami depuis le jardin d'enfant. C'était idiot d'ailleurs, car il avait toujours su que Alex avait cette tendance à l'instabilité et la peur des sentiments, il aurait dû savoir que rien n'était jamais durable en dehors de leur amitié. Mais il avait été blessé par tout cela et s'était forgé une sorte de carapace, pour ne plus jamais avoir confiance en qui que ce soit. Ça avait marché... seulement quelques mois.

Maintenant, sa main glissé dans celle de Alex – en tout bien tout honneur bien sur – l'irlandais soupirait, évidemment, il fallait que son ancien compagnon fasse encore une fois l'autruche en rejetant toute la faute sur lui, sans se dire que justement, vu qu'ils se connaissaient si bien l'un et l'autre, il aurait dût savoir que Jonathan prenait la fuite dès qu'il était blessé et qu'il se renfermait en évitant soigneusement la personne pour ne pas avoir à faire face à ce qu'il ressentait. Oui, c'était cela aussi John...

« Je ne t'ai jamais pris pour un être sans-cœur, tout comme je n'ai jamais été supérieur à toi ! Où est-ce que tu vas chercher des idées pareilles ? Cesse un peu de toujours rejeter la faute sur les autre ! Tu me reproche de ne pas avoir cherché à te revoir ? Tu penses sincèrement que j'avais envie de te voir avec elle ? Plutôt mourir ! »

Il aurait bien été capable de s'emporter plus qu'il ne le devait contre cette fille s'il avait été revoir Alexander pour comprendre.

« Tu as choisi de partir, je t'ai laissé tranquille. Rien de plus. Même si je ne vais pas te blâmer de l'avoir lâché... elle ne sert à rien, mais si tu l'avais vu avant... j'aurai peut-être agis différemment. »

Se battre pour cette histoire ? Alors qu'il avait été persuadé que tout ceci n'avait été qu'une histoire sans suite, comme pour les autres personnes ? Non. Comme on venait de lui faire remarquer, sa technique à lui était de fuir et tenter d'oublier. Le paradoxe, c'est que malgré son diplôme universitaire, John avait adopté un style de vie qui se rapprochait assez du tiens, il était volage. Pas avec les sentiments des gens – oh ça non – mais pour le reste, il refusait un style de vie simple, il n'avait même pas de salaire fixe, juste un truc pour payer son loyer et ses factures mais autrement, beaucoup le prenait pour un sdf – et ses vêtements n'aidait pas – enfin... il ne faisait aucun effort quoi.

« Je n'ai rien oublié de ces vingt-huit ans... mais parfois c'est plus simple de faire croire que l'on ne se souvient plus. Ça permet d'avancer et tu sais bien que je fonctionne de cette manière. Puis quand bien même une personne soit responsable de ça ? Qu'est-ce que ça changerai dis-moi ? Ça aurait pût être bien pire, j'aurai pût me faire fracasser le crâne... Quoi que... ça aurait pût être drôle en fait ! »

S'il se mettait à plaisanter sur ce sujet, aucun doute il était atteint, mais pas assez pour ne pas penser à retirer sa main de la tienne et finir son verre. Le troisième depuis son arrivée ici, il tenait mieux l'alcool maintenant.

« ça ne servait à rien de venir.... j'ai un copain ici maintenant, j'ai réussi à refaire ma vie. Mon boulot me plait... la seule chose que tu pourras retrouver avec moi c'est notre ancienne amitié, avec du temps. »

Alex n’arrivait pas à savoir s’il avait une furieuse envie d’embrasser Jonathan ou bien s’il voulait le frapper, s’il était en colère contre lui ou heureux de le retrouver. Ses idées se brouillaient et les mots que l’autre prononçait ne l’aidaient pas. Cet homme, en face de lui, qui lui tenait la main, en lui disant des choses qu’il considérait comme cruel, avait le dont de lui mettre le cerveau en vrac. Il avait toujours eu du mal à réfléchir en sa présence. Lui qui était calculateur, limite manipulateur, ne savait plus faire ça alors que l’autre était là. Tout ce qu’il avait toujours voulu, c’était attiré son attention sur lui, que Jonathan le regarde. Et puis il l’avait eu, il a été perdu, il se sentait si faible, il n’avait pas envie de partir mais quelques choses en lui avait hurlé que si pour sa survie.

Il écouta Jo le contredire, lui demander ou il allait chercher de telles idées ? Il suffisait de voir son attitude pour le châtain. Il l’accusa de toujours rejeter la faute sur les autres. La mâchoire se crispa de nouveau. Comment osait-il ? Lui qui fuyait ! C’était soit disant de sa faute s’il était parti. Et en quoi ? Il ne l’avait jamais forcé. Il avait même tenté de le garder auprès de lui ! Johnny-Boy, avec son sourire à tomber, l’aurait touché, embrassé, il serait revenu au galop, il n’aurait pas su résister, il le lui reprochait beaucoup.

Il réattaqua sur Elena. A croire que pour Mitch, c’était le nœud du problème. Mais il était certain que ce n’était pas vraiment le cas, sans doute le savaient-ils tout les deux mais ils aucun ne voulaient sans doute le voir. Avouer que le souci vient de soi est toujours bien difficile et encore plus quand on avait l’égo d’Alexander.

- Ton attitude le démontre ! Tu m’accuses de rejeter la faute sur toi. Mais dit moi ce que tu fais là tout de suite ! Tu me reproches mon attitude ! Bordel, tu serais venu me prendre à part, m’attirer, m’embrasser ou encore bien d’autre chose, tu crois que j’aurais pu résister. Bordel, c’est avec toi que j’ai été le plus fidèle, avec toi, je n’ai jamais regardé ailleurs… Tu dis que tu aurais agis différemment si j’avais compris, tu aurais fait quoi hein ? T’as pas pensé une seule seconde que c’était ton rôle de m’ouvrir les yeux… ou non plutôt me faire avouer ce que je savais déjà ?

Malgré ses paroles plutôt tranchante, il n’avait pas retiré sa main, ce contact le maintenant dans une certaines réalités, l’empêchait d’aller trop loin dans ce qu’il disait. Mais bientôt, ce ne fut plus le cas. C’est alors que l’amoureux se redressa, recommandant un verre, tout son corps se contracta et il ne fallait pas être un fin observateur pour le remarquer, son visage semblait si crisper, on aurait pu croire qu’il allait se faire à la mâchoire à force de la serrer. Il faisait un énorme effort pour ne pas tout casser dans ce bar. Depuis qu’il avait perdu son beau, il avait tendance à casser tout ce qui se trouvait en sa présente pour une crise de rage. Et la dernière phrase l’achevèrent, la colère l’emporta sur tout les autres sentiments après avoir plaisanté sur les coups qu’il avait reçu. Il se retenait de le frapper aussi parce que ça, il ne le voulait pas, il voulait ne jamais le faire !

- Plus simple de faire croire qu’on ne se souvient plus ? Plus simple de faire souffrir aussi ! Tu étais le premier à me le dire mais tu es le premier à l’appliquer. Tu es vraiment un hypocrite. Et le pire des idiots. Tu veux faire croire à qui que ça n’aurait eu aucune conséquence ? Tu cherches quoi au juste ? A ce que je te frappe ? Tu sais bien que je ne veux pas. Tu veux me faire passer pour un monstre ? Tu cherches à me faire le plus de mal possible ? Tu veux me détruire ou me faire fuir ? Tu sais le pire, c’est que je crois qu’avec toi, si ça me permet d’avoir un contact avec toi, c’est ce que serais capable de rechercher ça ! Tu ne sauras pas me faire partir ! Comme tu sais pertinemment que je ne suis pas du genre à me tracasser s’il y à un copain dans l’équation ! Alors tu crois que pour toi, je ferais une exception !? Je ne suis pas venu pour ton amitié, je n’en veux plus ! Je veux plus John ! Beaucoup plus et je ne compte pas laisser tomber si vite. Je ne ferais pas comme toi, partir pour une bêtise ! Rien tenter ! Je ne suis pas ce genre et tu le sais !

A savoir si c’était une déclaration d’amour ou de « guerre », c’était là toute la question. Certes c’était une partie de ce qu’il y avait sur le cœur de l’autre. Les dernières phrases étaient sorties seules et il n’avait su les retenir. Il prit un autre verre et l’avala d’un coup sans un regard pour le barman qui devait sûrement se poser des questions sur cette histoire.

Ainsi donc... Alex estimait qu'il rejetait la faute sur les autres ? Bon, peut-être un petit peu mais ce n'était pas le moment de le lui faire remarquer, le pauvre Jonathan était bien trop énervé pour supporter qu'on critique sa façon d'être – le fait de s'être fait massacrer n'aidait pas en plus. Cela dit, le brun avait décidé de ne pas répondre.... enfin... jusqu'à ce que ce cet idiot de châtain ne vienne lui dire qu'il n'avait qu'à venir le prendre à part pour parler, l'effleurer ou l'embrasser pour qu'il revienne... pardonnez le jeu de mot... la queue entre les jambes. Il avait été bien trop furieux au moment de cette rupture – non mais franchement, aller avec cette crétine de bourge en silicone Barbie – pour tenter de récupérer Alexander.

« Pardon ? Alors déjà tu vas avec cette... cette caricature de génie inversée et … et tu t'attendais en plus à ce que je viennes tenter de te revoir, de te ramener avec moi ? Mais tu as vraiment pensé que j'étais aussi désespéré que ça ? »

Enfin si... il l'était en fait, la preuve les trois premières semaines il avait fait le trajet tout les jours pour revoir Alex et tenter de comprendre, mais à chaque fois il était resté planté devant la porte sans jamais oser sonner. Puis un jour, il était tombé nez à nez avec Elena – alias La Poubelle – qui l'avait narguée en lui disant qu'il aurait beau revenir chaque jour, rien ne changerait et que maintenant, elle était la seule à compter dans la vie d'Alex.

Elle lui avait aussi parlé de projet de mariage et tout le tatouin. Ce qui était faux à l'époque bien entendu, mais allez dire cela à un gars qui venait de se faire planter au profit de sa pire ennemie depuis toujours ?

« C'est simple, si tu t'étais décollé dix secondes de ta pimbêche pour venir me parler, là j'aurais sans doute tenté de te garder et effacer cette erreur de parcours. »

Grosse erreur d'ailleurs. Enfin, c'était le passé et intérieurement bien qu'il n'ait aucune vue sur Alex désormais – tu es d'un crédible mon pauvre vieux – il jubilait de le savoir loin de son ballon de baudruche. Ou de greluche plutôt.

Et voici que... monsieur s'énervait totalement contre lui depuis qu'il avait eu le malheur de lui lâcher la main. John restait pourtant impassible en l'écoutant, poussant le vice à se lever tandis que l'autre continuait de faire sa tirade. Il avait prétexté avoir soif et de toute manière, même en étant avec le serveur qui lui donnait une cruche, il entendant parfaitement chaque parole. Pourtant au lieu d'une forme de douleur, de colère ou autre... se fut de l'amusement qui passa dans le regard du brun qui, quelques secondes plus tard, renversait l'entièreté du récipient qu'il tenait – d'eau et de glaçons – sur la tête de son ancien amant.

« C'est bon tu es calmé cette fois ? Sinon je peux en redemander une et tu sais très bien que je n'hésiterai pas à recommencer. Ça au moins, ça n'a pas changé du tout chez moi. Puis ça préviendra la gueule de bois que tu risques de te payer avec les verres que tu t'enfiles. »

Puis d'ajouter enfin.

« Oh et pour l'information, je sais que tu te fiche pas mal que j'ai un copain ou non. Mais moi je ne m'en fiche pas, je refuse que tu reviennes mettre le bordel dans ma vie qui est enfin stable et où je suis heureux ! Plus que je ne l'ai été avec toi ! »

Bon ok, c'était égal mais hors de question de dire ''plus que je ne l'ai été depuis toi.'' ça laisserait entendre qu'avant Alex était le tenant du rôle.

Quand Jonathan lui parla d’être désespéré, Alexander serra les mâchoires. C’est ça qu’il pensait de lui ? De ce qu’ils avaient été ? Comment pouvait-il ? Comment avait-il pu croire ? Cela lui faisait mal, l’effet d’un coup de point dans le ventre. Et en plus, il lui rejetait la faute ! Il aurait du décoller et lui il aurait peut-être du tenter de l’en tirer non ! Apparemment, son tendre amour – Mais non je vous dis que ça ne fait pas bizarre cette idée en pleine dispute – refusait d’avouer ses torts, bon, il faut l’accord Alex était pareil ! Il ne pouvait pas se tromper ! Surtout sur ce sujet, ce n’était pas de sa faute s’il n’était pas revenu mais celle de l’autre – Et après on parle de mauvaise fois féminine et je vous jure que ‘Xander est du type macho et loin d’avoir accepté sa part de féminité – de toute façon, Jo était un abruti de première quand il s’agit de relation. Il ignorait totalement qu’il avait été le voir chez lui, tout comme il ne savait pas qu’il était tombé sur l’autre, qu’elle avait ouvert la porte et qu’elle lui avait parlé mariage, d’avenir, de bébé, … et tout ces trucs. Il lui avait demandé une ou deux fois d’aller ouvrir alors qu’il était sous la douche pour s’en libérer.

Tout en continuant son dialogue, il fit John se lever, ce qui ne fit qu’augmenter sa colère, comment pouvait-il l’ignorer de la sorte ? Il le vit sourire, comment pouvait ? N’en avait-il réellement plus rien à faire de lui ? Il ne voulait pas le croire, cela lui ferait bien trop de mal. Il se retrouva soudainement avec une cruche vidée au dessus de sa tête, il ne l’avait pas prévu, et pourtant en connaissant, il aurait du s’en douter. Mais il avait été trop furieux pour voir ce qu’il se préparait sans don dos pour ainsi dire. Il secoua la tête un peu à la manière d’un chien. Alors que Jonathan lui demanda s’il s’était calmé. Bon en effet, la douche glacée, l’avait largement « refroidi ».

- Comment oses-tu ? Et non je n’ai pas besoin d’une autre cruche ! J’en ai eu assez dans ma vie tu ne crois pas ? De quelle gueule de bois parles-tu ? Ce n’est pas avec deux verres que je risque d’en avoir une. Et rassure toi, je ne m’amuse pas à boire plus que de raison, surtout que je conduits. Je n’ai jamais été aussi irresponsable alors tu crois que je vais commencer maintenant ? Et rassures toi ! J’comptais pas sur toi pour me ramener parce que t’as surement bu plus que moi d’ailleurs !

Et c’est reparti ! Il s’était calmé un peu certes mais pas totalement. Et puis, il ne disait pas toute la vérité, il avait été un véritable suicidaire quand son interlocuteur était parti sans laisser de coordonnée. Conduite en état d’ivresse, quartier malfamé, chercher les bagarres, il s’était un peu calmer avec le temps… Mais toutes ces conduites dangereuses ne c’était vraiment calmée que quand il avait retrouvé la trace de l’amour de sa vie. La seule chose sur laquelle, il n’avait pas vraiment ralenti c’était les bagarres du à son tempérament impulsif. Michtel avait toujours eu le don de le calmer, le rassurer, le contrôler en quelque sorte. D’ailleurs, si ce n’avait pas été ce dernier qui lui avait vidé la cruche sur la tête, il aurait directement enchainé avec une droite ou une gauche, au lieu de rester bête quelques secondes bêtes.

John lui dit qu’il ne se fichait as de son couple et qu’il ne voulait pas mettre le bordel. Ca, il pouvait le répéter dans n’importe quel langue et de n’importe qu’elle manière, il n’écouterait pas et n’en aurait rien à faire. Ce qui lui fit le plus mal c’est je « ma vie qui est enfin stable et où je suis heureux ! Plus que je ne l’ai été avec toi ! ». Il ferma la mâchoire, la serrant en s’en faire grincer les dents, une lueur de douleur pure passa sur son visage durant quelques secondes mais resta dans ses yeux. Il fit un effort pour ne pas se tenir, ni s’assoir, on aurait cru qu’il venait de se prendre une bonne droite en pleine figure.

- Comment tu peux dire ça ? Tu ne vas pas me dire que tu as été malheureux pendant les années ensembles ? Pourquoi tu te montre si cruel ? On dirait vraiment que tu veux que j’aille me jeter d’un pont !

Même sa voix semblait brisée, bon il l’exagérait un peu, sachant qu’il ne saurait cacher sa douleur, il allait jouer dessus pour faire culpabilisé son musicien. Il avait limite les larmes aux yeux

Ce qu'il y avait de bien avec Jon', c'est qu'il trouvait toujours le moyen de surprendre. Puis il savait maitriser sans soucis le caractère parfois tempétueux de son ancien meilleur ami – et ancien beaucoup de chose ! Ce n'est pas pour rien qu'ils s'étaient supportés si longtemps sans plus d'accrochages. Malgré cette dispute d'ailleurs, Jonathan restait d'une excellente humeur et trouvait le moyen de se payer ouvertement la tête de Alex.

« Comment j'ose... ? Décidément, ton QI diminue de jour en jour. J'ai été demandé à notre très gentil gérant s'il pouvait me donner de l'eau bien fraiche, avec quelques glaçons, le tout dans un récipient que l'on nomme une 'cruche'. Jusque là tu suis ? Tu connais bien les cruches de toute façon, tu t'en est tapé une pendant des années. »

Oui bon... il n'avait pas pu retenir la petite pique malgré tout.

« Puis cela étant fait donc.... je suis revenu subtilement vers toi et d'un geste habile, que seul un pro comme moi peut maitriser, j'ai renverser le contenu de ce magnifique objet de verre sur toi. Si l'explication a été trop laborieuse, je peu aussi te la faire en musique ou en bande dessinée ! »

Oui oui, aucun doute possible, le musicien se payait clairement la tête de son ex et alors ? Pour être honnête, il avait sans doute pris trop de verre en effet, quoi que... même parfaitement sobre il était capable d'atteindre ce niveau. Mais là, il avait quelques coups dans le nez.

« Je ne répondrais pas à la question de ton irresponsabilité, je ne voudrais pas remuer le couteau dans la plaie qui semble, apparemment, encore bien vive chez toi. »

Sous-entendu : tu n'as jamais été irresponsable ? Pense donc à cette fois... tu sais... la cause de notre dispute là tout de suite !

Pourtant le pire de John n'était pas arrivé. Autant ce gars pouvait être doux comme un agneau en temps normal – à la limite du guimauve made in Bisounours – autant parfois, conséquence de ses années avec Alex mais aussi de la carapace qu'il avait faite autours de lui pour ne jamais avoir à souffrir encore, il pouvait être un salopard de première et vraiment aller loin, très loin dans ses paroles.

« Si j'ai été malheureux pendant nos années ensemble... ? Oh bien sur que non, je t'ai juste regardé faire ton petit numéro de charme, parfois à deux mètres de moi. Tu pensais que je m'en fichais mais même te voir draguer tout et n'importe quoi m'énervait. Je me demandais quand est-ce que tu franchirais la limite qui séparait le jeu de la tromperie tu vois. »

Oh sans doute, la voix d'Alex le mettait mal à l'aise, il ne voulait pas causer de peine à ce dernier – un peu tard pour y penser – mais en même temps... lui aussi avait le droit d'être en colère.

« Tu te jetteras pas d'un pont. Déjà ceux d'ici sont si bas que tu risques à peine de te casser le petit doigt et ensuite... t'es le mec le plus prétentieux que je connaisses, tu ne t'abaisserais jamais à agir de la sorte pour un simple gars. Surtout avec ta capacité à rebondir en toute situation. »

Puis un peu calmé, le jeune Mitchell revenait s'asseoir et posait une main sur l'épaule de Alex avant de murmurer pour que seul lui puisse l'entendre.

« Je suis désolé... je ne voulais pas te causer de peine mais... c'est la réalité telle qu'elle est maintenant. Nous deux, c'est terminée depuis des années. Tu ne trouveras plus rien auprès de moi. Rien à part notre ancienne amitié. Je ne peux rien te proposer de mieux... »

Jonathan se foutait carrément de lui, il serra les dents. Si cela avait un autre gars, il lui aurait sûrement foncé dessus sa rage n’aurais eu aucune limite mais il s’agissait de son ex-amant. Il était clair que cet attitude ne lui plaisait pas, il en rajouta sur les cruches, bon là, il devait l’accorder, il pouvait le dire. Il revint sur son « comment il avait pu lui verser la cruche sur la tête », bon s’il n’en avait pas été déjà convaincu, c’était sur que l’homme se payait sa tête avec une froideur donc ‘Xander ne l’aurait pensé. Il était tellement choqué, il n’avait pas l’occasion de souffrir de cette froideur. Il parla de son irresponsabilité, le brun eu envie de rire mais nerveusement, pourquoi c’était toujours de sa faute ! Jon’ pouvait bien fermer sa gueule un peu et se regarder en face non ? Lui aussi était coupable ! Il s’était enfuit comme apeurer pour n’offrir aucun retour. Voilà ce qu’il reprochait à son tendre enfin pas tellement tendre et ce dernier refusait de le reconnaitre.

Il vint à parler du moment qu’ils avaient passé ensemble, ou Alexander jouait à séduire et surtout à rendre jaloux, celui qui était son copain. Jonathan chacun montrait autant son amour que l’autre, voilà le souci dans se couple. Le fonctionnaire n’avait eu de cesse de rechercher des preuves d’amour chez l’autre, s’il seulement il avait regardé un peu mieux, pas les évidentes mais les petits gestes, les petites attentions, il aurait su, il aurait compris. Mais voilà ce n’était pas le genre du jeune homme, il lui fallait vraiment des lunettes, ou plutôt qu’il les mette plus souvent.

- Pourtant tu sais que malgré cette apparence, malgré ce jeu de séduction, je n’aurais pas été plus loin. Et si seulement, tu m’avais dit d’arrêter, tu m’avais parlé, mais non, ça bien sur pour faire des reproches tu es le premier mais pour discuter de ce qui se passe pour toi, pour parler sincèrement, dire ce que tu souhaites, ce que tu aimes, ce que tu déteste ça tu n’es pas là. Il faut toujours que tu critiques tout. Tu n’as jamais été content de moi, j’ai voulu croire que tu étais heureux avec moi et quand j’ai vu que tu n’avais pas pris la peine de demander des explications, de venir me chercher, de me parler… C’était clair, t’en avais rien à foutre de moi, j’étais juste ton plan cul régulier… Rien de plus, rien de moi…

Il repartit sur le fait qu’il ne se jettera pas d’un pont, c’est vrai qu’il tenait trop la vie pour ça même s’il avait enchainé les conneries quand il avait compris qu’il avait définitivement perdu l’amour de sa vie, pour être gravement blessé et le reprocher à l’autre ? Pour se punir ? Pour souffrir physiquement ce qu’il souffrait mentalement ? Pour oublié ? En espérant que Mitchell revienne, lui fasse la moral et l’embrasse ? Il ne savait pas trop mais rien de tout ça n’avait marché, il n’avait pas oublié, il n’était pas revenu, il n’avait pas transformé sa douleur mentale en réel, il ne s’était pas réveillé d’un cauchemar, cela confirmait juste que c’était bien réel. Il baissa la tête avec les pensées qui tournaient, alors qu’il se calmait doucement, laissant place à la douleur, son ancien amant vint s’assoir près de lui le touchant, une étrange sensation parcouru Alex, des souvenirs passé remontait alors que la douleur des mots que l’autre prononçait le poignardait un peu plus. Il sentait ses yeux s’humidifier, il renifla, non, il s’était promis de ne pas émettre une seule larme. Il redressa la tête, prenant le visage le plus fier qu’il pouvait et prononça tout aussi doucement.

- Je suis certain qu’il reste au fond de toi des sentiments pour moi, que pour toi comme pour moi, notre histoire n’est pas terminée mais seulement en suspend. Et je ferais ce qu’il faudra pour te prouver ce que je dis ! Tu me connais …

Ce n’était pas une menace, s’il fallait qu’il prenne patiente tapis dans l’ombre, qu’il reprenne l’amitié pour refaire les débuts de leur histoire, il le ferait. S’il fallait briser le compagnon de John, le détruire, le dégouté de son amour, il le ferait car il était certains que tous deux étaient encore amoureux de l’autre.

S'ils continuaient sur cette lancée, les deux jeunes hommes étaient capable de se rejeter la faute pendant des heures, c'est surtout pour cela que John prit la décision de ne pas relever une fois encore l'accusation... enfin... jusqu'à ce que Alex lui reproche une fois de plus ne pas être revenu frapper chez lui, pour tenter de le revoir. S'il n'avait pas tiqué la première fois... la seconde était la bonne et il ouvrait grand les yeux. Pardon ? Qu... quoi ? Il devait avoir mal entendu n'est-ce pas ?

« Attend ? Je ne suis jamais venu selon toi ? Et toute les fois où j'attendais devant chez toi ? La fois où j'ai sonné et que ta pétasse m'a dit de partir, que tu ne voulais plus de moi ? Tu te fou de ma gueule c'est ça ? Ne vient pas t'étonner que je ne sois plus venu après ce jour ! »

Pour prendre le risque que Alex lui dise clairement, dans le blanc des yeux, que oui il n'avait plus besoin de lui. Ou alors... oui, ce ne serait même pas étonnant... la bécasse de son ex avait sans doute choisi de ne rien dire au concerné. Il s'était toujours dit que cette histoire sentait le poisson... maintenant il savait que le poisson en question était une bonne grosse morue.

Sans surprise aussi, Alex ne semblait pas disposé à le laisser se sauver comme cela. Il restait persuadé que leur histoire avait encore un avenir. Sans mentir, s'il n'avait pas rencontré quelqu'un comme Declan, Jonathan aurait tout a fait été d'accord pour retomber dans les bras de son ami d'enfance. Mais là... trahir la personne la plus importante pour lui désormais, une personne ayant en plus beaucoup de mal à s'engager par peur de perdre la personne... non. Il ne pouvait et ne voulait pas faire cela. Pas même pour tout les Alexander du monde, ni pour une somme incommensurable d'argent. Autrement, il ne vaudrait pas mieux que celui à qui il faisait tout ces reproches maintenant.

« Quand bien même il resterait une infime parcelle de ces sentiments en moi... il ne serait pas question d'un retour en arrière... jamais. Même tes plans tordus ne changeront pas la donne... je sais que tu tenteras le coups quand même, alors je n'essaie pas de t'en dissuader, tu es borné... mais je te le dis, ça ne marchera pas. Mon compagnon a confiance en moi.... et j'ai pleinement confiance en lui en retour. Toi, tu as perdu tout cela. »

Le ton de la discussion s'était clairement adoucit maintenant. Franchement, en d'autre circonstances le moment aurait été plus que propice pour s'embrasser mais non, John reprenait sa place et son verre, pas question de tenter plus que de raison son 'ami' qui devait se faire bien assez de films comme cela.

Jonathan se défendit d’être venu chez lui, il lui donna des éléments qu’Alexander ignorait carrément. L’autre poubelle avait fait ça . Et ne l’avait pas averti ? Oh s’il la retrouvait, il alla lui faire avaler son contenu. Sous-entendu les ordures… De quel droit elle se permettait ce genre de chose . Un démarcheur hein ? Pourquoi avait-il été assez con pour la croire ? Au fond de lui, il savait sûrement, que c’était parce que ça l’arrangeait bien de se dire qu’il avait raison d’avoir quitté celui qu’il aimait tant parce que ce dernier ne l’aimait pas.

- Comment je peux savoir si tu attendais devant chez moi ? Surtout si tu fuis avant que je sorte. Et je suis censé savoir comment que l’autre machin t’a …jeter. Une preuve qu’elle pensait que j’étais un risque au passage. Non mais sérieux, je veux bien que je sois intelligent mais je n’ai pas la science infuse !

Bon d’accord, il faut avouer qu’il faisait preuve d’un peu, bon d’accord beaucoup, d’agressivité mais pour le défendre, il fallait avouer que le pauvre petit… ou pas, venait de découvrir que si John, OK, OK, autant l’un que l’autre était aussi idiot sur ce coup-là. Il s’en voulait, même s’il ne l’avouerait pas autant qu’il en voulait à son ancien amoureux pour la connerie qu’on il avait fait preuve.

‘Xander était persuadé qu’il avait encore une possibilité, pour lui, la dispute entre eux, sa façon de le regarder, de le toucher, de tenter de l’épargner et tout un tas d'autres choses, s’il n’en avait réellement plus rien à foutre son Jo' l’aurais ignoré, frappé ou même serait parti. Il se demandait pourquoi il avait l’air de tant tenir à l’autre jeune homme. Pourquoi il ne semblait pas envisager de le laisser, avait-il peur de revenir et de faire une nouvelle erreur ? Les pensées tournaient dans la tête du brun, surtout que l’autre ne semblait pas dire qu’il ne restait plus aucun sentiment pour lui, il lui affirma que rien ne changerait sa décision, il parlait d’une confiance réciproque. Les yeux d’Alexander se fermèrent, c’était comme si on lui avait planté un couteau dans le cœur.

- Tu n’imagine même pas à quel point je me dis que j’ai merdé parce que tu avais trop de place dans ma vie. Mais jamais au grand jamais je ne t’ai trompé. Aucun autre homme ne m’a touché alors que nous étions l’un à l’autre. Tu me connais pourtant, tu sais que même si je me laissais draguer ou que je draguais par besoin de plaire, je n’ai jamais été avec un autre… Alors pourquoi il en aurait été autrement avec toi ? Tu as toujours refusé de le voir…

Le ton d’Alex était doux, c’était presque un murmure, comme s’il se sentait faible, comme s’il n’avait plus la force de parler, d’aller plus loin, sans vraiment s’en rendre compte, il rechercha le contact de celui qu’il aimait plus que tout. Il ne l’avouerait pas mais il en avait besoin pour rester sains d’esprit, pour survivre, pour être heureux et jamais il n’en aimerait aucun autre comme lui.

Le ton de la conversation avait vraiment changé du tout au tout. Si au début il y avait eu la peur de John, puis la colère de l'un et l'autre – et la mauvaise fois – maintenant c'était totalement différent et le brun n'avait même plus envie de s'énerver contre son ancien beaucoup de chose. Comment pouvait-il lui en vouloir en le voyant si faible en fait ? Même avec toute la bonne volonté du monde, il n'était pas suffisamment furieux pour cela. Puis... avoir arroser Alex un peu plus tôt ne l'aidait pas, il s'en voulait quand même un peu.

« C'est vrai que tu ne pouvais pas savoir... Mais... je ne pouvais pas rester en bas en sachant... enfin pensant plutôt, que tu ne voulais plus me voir. C'est comme si tu demandais à un type en sevrage d'alcool de rester dans une cave à vin... impossible. Alors j'ai fait ce qui me ressemble le plus, prendre la fuite comme un lâche. »

Mais il n'était pas le seul responsable, combien de personne quittent la personne avec qui ils sont car ils aiment trop la-dites personne ? Très peu je peux vous l'assurer ! Enfin... en tout cas, pas chez ceux ayant une once d'intelligence ! C'était là le défaut de Alexander, il ne réfléchissait pas toujours dans le bon sens et se retrouvait donc dans des situations plus que cocasse ou inattendues.

« Justement je connaissais ton besoin de plaire et j'ai fini par me dire que je ne faisais pas le poids face à ça. Malgré mes manies de faire l'idiot, j'ai un énorme manque de confiance en moi... alors même si j'avais envie de croire en toi, j'ai fini par douter et... ça ne s'est pas arrangé avec les derniers événements. »

Malgré le rapprochement que tentait Alex, John ne tentait pas de se rebiffer cette fois et serrait légèrement sa main avec un sourire. Non, ce n'était pas une invitation ou une trêve, juste un signe de pardon. Infime.

Spoiler:

Alexander écouta Jonathan lui dire d’une voix douce qu’il ne pouvait pas savoir, que c’était dangereux, avouer qu’il avait pris la fuite, il baissa les yeux. Il ne savait pas trop si ce qui venait d’être dit devait le soulager ou bien lui faire du mal, s’il devait s’en vouloir ou s’en trouver mieux. Il devait admettre lui aussi qu’il avait réagi comme le roi des crétins, il savait que ces mots allaient lui arracher la langue mais pour lui son ancien amant valait bien ce sacrifice comme tout les sacrifices du monde, il fallait la peine qu’il avoue l’inavouable.

- Crois-moi, si j’avais su, je ne lui aurais pas laissé ouvrir la porte, je serais venu… dans ma plus simple tenue… je l’aurais jeté dehors avec toutes ses affaires hors de prix, avec ses vêtements horribles, ses chaussures à talons… Seul David a vu à quel point ta fuite m’a fait du mal. Tu sais… On s’est battu lui et moi parce que j’ai fait le crétin… Parce que je t’ai quitté parce que j’avais peur de t’aimer… il avait raison, j’ai été le maître des idiots ! Et encore c’est faible.

Voilà, c’était fait, il avait avoué, il l’avait dit. Il avait envie de s’avaler plusieurs bouteilles. Il venait d’avouer ce qu’il n’aurait sans doute pas fait dans un autre cas. Dans un sens, il espérait gagner des points auprès de celui qui était son cœur et sa vie. Il l’écouta dire qu’il avait envie de croire en lui mais qu’il avait finit par douter, de sa main libre, il alla doucement caresser la joue de son beau brun, comme il regrettait.

- Si tu savais comme je suis désolé, comme je m’en veux. J’aurais tant aimé te montrer que tu faisais le poids et que tu pouvais croire en moi. Tu as été et tu es encore le seul pour qui j’avais, j’ai envie de m’engager, d’avoir une relation sérieuse. Tu sais que moi aussi j’ai un manque de confiance en moi énorme et pourtant je n’ai aucune raison de douter de moi. Je vais avouer que ce qui est arrivé entre nous ne m’a pas aidé. Je ne voulais pas que tu doutes. Chéri, tu es celui qui me connaît par cœur, celui qui fait de moi ce qu’il veut… et je ne le répéterais jamais assez, j’ai pris peur comme un idiot, tu sais à quel point j’ai besoin de ne dépendre de personne… et pourtant… j’étais drogué de toi mais je n’ai jamais voulu te faire de mal crois-moi.

Alex avait soudaine une forte envie de se pencher et d’embrasser l’homme en face de lui. Cependant, il n’en fit rien, il se dit que ce n’était pas le moment, que c’était perdre des points qu’ils auraient durement gagnés. Il jeta un œil à sa montre et vit l’heure Ava devait l’attendre pour le repas.

- Je dois y aller, ma colocataire va m’attendre pour manger, elle m’en voudra si je lui fais manger froid. Je vais te laisser mes coordonnées, j’aimerais vraiment que l’on se revoie.

Il fit un petit sourire malheureux, pris un petit bout de papier et note ses coordonnées. Il le lui déposa dans une poche comme à son habitude et planta ses lèvres sur sa joue et partit sans en demander plus.

Pas de souci

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