Let my fear go away with your kisses [PV Rose C. Osway]

" Où vas-tu, mon chéri ? " demanda la mère de Phoenix à celui-ci.
" J'ai rendez-vous avec une copine, maman. 'Faut pas que je sois en retard sinon elle sera en colère contre moi. " répondit le jeune trentenaire aux boucles d'or.
" D'accord, tu n'as qu'à me dire où c'est et je t'amène en voiture. " ajouta la mère avec un sourire coquin. Elle soupçonnait son fils d'avoir une amoureuse et elle en était ravie. Il fallait bien que quelqu'un la remplace pour s'occuper de son fils chéri. Qui prendra le relais quand elle ne sera plus là ?

Phoenix attacha Mischa, son chien guide d'aveugle, à sa canne et se laissa guider dans le véhicule par sa génitrice. Il était habillé d'une très jolie tenue blanche, avec un pull suffisamment épais pour avoir chaud, avec en dessous une chemise et une cravate blanches. Il avait un pantalon de flanelle blanc et des chaussures de la même couleur immaculée. Sa mère enfila sur les épaules de son grand garçon une veste blanche à franges. Comme il ressemblait à un petit ange !

Phoenix était chanceux d'avoir rendez-vous un jour nuageux où la température était assez élevée malgré tout.
Une fois arrivés au Nature Square, sa mère s'écria en voyant le panneau où était inscrit un chien dans un cercle barré :
" Mince, tu vas pas pouvoir emmener Mischa avec toi. Le parc est interdit aux chiens. Tu devras seulement faire confiance à ta canne et à ton intuition. "
Phoenix pencha la tête sur le côté, déconfit. Cette histoire d'intuition lui déplaisait, surtout si cette dernière lui faisait dramatiser les choses dû à sa 'légère' paranoïa. Sa mère l'aida à sortir de la voiture, détacha le labrador de sa canne et poussa doucement son fils en direction du Nature Square.

Cet endroit était si grand et Phoenix le savait. Il marcha à tâtons, balançant sa canne sur les côtés pour repérer le moindre obstacle. Dont un qui craqua sous son pied et le fit pousser un petit cri de frayeur. Il recula en manquant de tomber.

* Je me suis peut-être perdu. Et si elle s'était perdu ? Et si elle avait oublié ? * se disait Phoenix avec stress dans sa tête.

Plus il ruminait les possibles imprévus qui pouvaient se dérouler lors de cette journée, plus il chancelait avec sa canne comme un homme ivre. Sa surdité lui faisait perdre l'équilibre, tant les branches d'arbres qui craquelaient sous ses pieds le faisaient croire qu'il était en train de marcher sur des créatures étranges mais mortes. Il trébucha et se cogna contre un arbre contre lequel il s'agrippa tout de suite après.
* Voilà, je vais rester ici et attendre. C'est plus sûr. * pensa Phoenix à la limite de l'essoufflement.
Il ouvrit sa veste à franges et s'arrangea ensuite pour prendre une pose décontractée, le dos contre l'arbre et les bras croisés. Il espérait que Rose n'était pas devant lui pour voir sa main tremblante augmenter le volume de son appareil auditif sous sa tignasse blonde.

Let my fear go away with your kisses.

Phoenix Townshend & Rose Clara Osway

De droite à gauche et de gauche à droite, Rose allait et venait dans son appartement, un peu au bord de la panique. Si elle continuait comme cela, elle allait être en retard à son rendez-vous ! Et s’il y a bien une chose qu’elle détestait – au milieu de plein d’autre – c’était bel et bien d’être en retard. Sauf qu’aujourd’hui son réveil avait décidé de tomber en panne et voilà donc qu’elle n’avait ouvert un œil qu’à midi passé. Et il fallait que cela arrive pile aujourd’hui ! Debout devant le miroir de sa salle de bain, la jeune fille poussa un long soupir. Elle attendait avec impatience de revoir Phoenix alors elle espérait pouvoir arriver au Nature Square en temps et en heure. Mais elle ne pouvait pas y aller avec cette tête-là. Certes, le jeune homme ne pouvait pas la voir mais cela ne devait pas l’empêcher de se faire jolie, non ? Rose tira le rideau de sa baignoire et sauta sous la douche. L’eau chaude la réveilla en douceur et elle termina sa douche par un jet d’eau plus froide, pour se réveiller complètement. Elle enfila une jolie petite robe rouge et entreprit ensuite de se coiffer et de se maquiller. Elle en profita pour jeter un coup d’œil à l’horloge du salon – qui fonctionnait, elle – et se rendit compte qu’elle était dans les temps. Elle pourrait même manger un morceau avant de piquer un petit sprint jusqu’au square.

Assise à la table de sa cuisine, Rose attendait avec impatience que son micro-onde termine de réchauffer son assiette au milieu de laquelle trônait une part de pizza. Une fois que l’alarme retenti, elle ouvrit la porte du micro-onde et en retira prudemment l’assiette qu’elle posa sur la table. Une fois la pizza et un dessert au fond de l’estomac, elle se dirigea de nouveau vers la salle de bain, se brossa les dents et se maquilla vite fait bien fait – sans oublier de se vaporiser une goutte de parfum – avant d’attraper une veste, son sac et de sortir de l’appartement. Le temps était gris mais les températures agréables et après avoir flâné quelques minutes – histoire de digérer – Rose entreprit de faire le reste du trajet qui la séparait du square au pas de course. Il ne fallait pas qu’elle arrive en retard et qu’elle fasse trop attendre Phoenix ! La voilà donc qui passe la porte du square en courant, bousculant un homme au passage, elle se retourne et lui adresse un signe d’excuse sans arrêter sa course. Elle s’arrête en voyant un jeune homme adossé à un arbre, les cheveux bouclés et une canne blanche dans la main. Elle sourit en reconnaissant Phoenix et s’avance vers lui, un peu essoufflée par sa course, les cheveux dans le désordre et les joues rouges.

« Salut, Phoenix ! C’est Rose, tu vas bien ? »

Elle posa ses mains sur les épaules du jeune blond et se hissa légèrement sur la pointe des pieds pour atteindre sa joue et y déposer un petit baiser. Elle resta quelques secondes les mains posées sur ses épaules, regardant le jeune homme en souriant. Il avait pris un air décontracté, adossé à son arbre, mais Rose le soupçonnait d’avoir fait le parcours du combattant – ou presque – pour arriver là où il était. Elle passa une main dans ses cheveux, s’attardant sur une boucle blonde qu’elle caressa quelques secondes avant de prendre la main de Phoenix dans la sienne et de lui sourire. Elle aimait bien la proximité qu’elle pouvait avoir avec lui car c’était une proximité sans prise de tête, sans question futile. Ils étaient proches. Point.

« Tu veux t’assoir sur un banc ? Ou que l’on marche un peu ? Si tu veux, je peux te servir de guide. Enfin, si tu en as besoin. Je ne te lâcherais pas la main. »

Rose n’avait pas détourné les yeux du visage de Phoenix. Il avait un visage très angélique et comme aujourd’hui il était habillé en blanc des pieds à la tête, cela ressortait encore plus. La jeune fille oubliait souvent qu’il ne pouvait pas la voir et elle lui souriait ou lui faisait des clins d’œil. Parfois, quand elle y pensait, elle se demandait comment il l’imaginait, dans sa tête.

Phoenix était sur le qui-vive lorsqu'il entendit quelqu'un s'approcher. Il sourit lorsqu'il reconnut la voix de Rose qui le saluait. Il sentit ses mains se poser sur ses épaules et reçut un timide baiser sur la joue, ce qui fit pétiller ses yeux fixes et rougir ses pommettes. Cependant, il haussa ses sourcils en accent aigu lorsqu'il remarqua la respiration erratique de Rose qui faisait grésiller ses appareils auditifs.

" Toi aussi tu as eu du mal pour venir ici ? " dit-il, " je ne savais pas où on devait avoir rendez-vous précisément alors j'ai eu un peu peur. " finit-il sa phrase en rentrant sa tête dans les épaules. " Maman dit que c'est très grand, le Nature Square, alors... "

Il s'interrompit au moment où Rose passa une douce petite main dans son épaisse crinière dorée. Phoenix leva lentement une main et essaya de l'orienter correctement pour pouvoir imiter la jeune fille. Il n'osait pas toucher un endroit inapproprié par accident, mais il eut le courage, peut-être la chance, d'effleurer une mèche de ses cheveux et en profita pour la passer entre ses doigts, comme s'il faisait slalomer un serpent.
Il sentit une douce chaleur dans son autre main, ce qui lui donna une légère chair de poule. Il souriait de ses belles dents bien alignées. Cette sensation le faisait presque atteindre le Nirvana. Il avait la tête penchée sur le côté gauche, presque en arrière. Il la fit basculer en avant comme une poupée de chiffon et ses lèvres atteignirent un côté du front de Rose. Il l'embrassa à plusieurs reprises en même temps qu'il descendit sa tête en direction de son cou pour pouvoir loger son nez dans ce chaleureux foyer de peau.

Rose lui demanda s'il voulait s'asseoir sur un banc pour marcher un peu dans le parc. Son sourire s'agrandit lorsqu'il sut que son compagnon à la robe rouge allait lui tenir la main en permanence au fil de leur promenade pour le guider. Il hocha la tête, les yeux écarquillés de joie, et répondit avec l'intonation d'un enfant :
" J'aimerais suivre le chemin de cailloux du Petit Poucet. Ne le laissons pas se faire manger par l'Ogre ! "

Et il s'apprêtait à marcher tête baissée à grandes enjambées mais, pris de vertige, faillit tomber. Dans sa pseudo-chute et sa frayeur, il avait senti quelque chose dans la poche de sa veste à franges. Il palpa frénétiquement la partie droite de sa veste, plongea sa main dans sa poche et en sortit une photo. Il fit glisser ses doigts contre la texture de papier glacé.
" Tiens ? C'est quoi, ça ? " pensa-t-il à voix haute.
La photo en question représentait Phoenix à 20 ans, souriant à pleines dents, les cheveux courts et raides, les yeux rivés sur l'objectif. A côté de lui se trouvait un jeune homme qui avait le même âge que Phoenix à cette époque. Il faisait un clin d’œil et avait le pouce dressé, ainsi qu'un bras qui se reposait sur les épaules du jeune aveugle. Comment cette photo avait-elle bien pu arriver là ? Le jeune trentenaire balaya vite cette question en se disant que c'était sa mère qui avait dû le mettre là par erreur ou pour espérer que son fils tombe dessus et le montre à Rose.
Et c'est ce qu'il fit. Il présenta la photo à la jeune fille et lui demanda :
" Rosway, tu peux me décrire ce qu'il y a sur cette photo, s'il te plaît ? "

Phoenix avait l'habitude d'appeler la jolie brune " Rosway " depuis qu'ils s'étaient échangés leur nom entier la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Phoenix ayant mal entendu son nom ce jour-là, il avait gardé cette habitude de la surnommer ainsi.

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Phoenix Townshend & Rose Clara Osway

Aucun des deux jeunes gens ne s’étaient perdus dans le grand parc qu’était le Nature Square et ils s’étaient somme toute retrouvés assez rapidement. Cela ravissait la jeune fille car elle avait eu peur de faire trop patienter Phoenix et d’après ce qu’elle savait du jeune trentenaire, cela aurait pu être désastreux car il avait tendance à être un petit peu paranoïaque. Mais c’est un détail qui ne dérangeait pas le moins du monde la jeune Rose. Elle avait appris à composer avec cela et tentait dès qu’elle le pouvait d’apaiser les craintes de Phoenix. Elle sourit lorsqu’il se pencha vers elle et l’embrassa sur le côté du front et lorsqu’il logea son nez dans son coup, elle posa une main sur sa nuque et la lui caressa du pouce, en appuyant légèrement sa tête contre la sienne. Le souffle chaud de Phoenix contre la peau de son cou la fit frissonner et elle ferma les yeux pour profiter encore plus de ce délicieux moment avant de répondre à son ami.

« Oui, en effet. J’ai couru pour venir jusqu’ici, dès que je suis sortie de chez moi. Je ne voulais surtout pas te faire attendre, Phoe ! Oh, tu as eu peur ? Je suis désolée, j’aurais dû me débrouiller pour être là en premier et t’attendre devant l’entrée du parc. Parce que ta mère à raison, c’est très grand ici. »

Sur ces mots, elle se colla un peu plus contre Phoenix et passa ses deux bras autour de lui, pour le serrer contre elle. Les yeux fermés, le nez enfouit dans les cheveux bouclés du jeune homme, elle respirait la douce odeur de son shampoing. Puis il lui fit part de son souhait de suivre le chemin du Petit Poucet ce qui eut pour effet de la faire sourire et – tenant sa promesse de ne pas lui lâcher la main – la jeune fille allait commencer à marcher lorsque le jeune blondinet sembla prit de vertiges et fut à deux doigt de tomber. Rose fit de son mieux pour le redresser et – le tenant fermement par les bras – le regarda tâter la poche de sa veste blanche à franges. Elle allait ouvrir la bouche pour lui demander avec inquiétude s’il allait bien et s’il voulait s’assoir lorsqu’il lui mit une photographie sous le nez. Tout d’abord soulagée que son ami aille bien, Rose lui lâcha les bras et glissa de nouveau sa main dans la sienne, en l’embrassant au coin des lèvres. Puis elle prit la photo entre ses doigts et posa sa tête contre l’épaule de Phoenix.

« Tu es sûr que tu vas bien ? Mais pas de soucis pour la photo, je vais te décrire ce qu’elle représente. C’est… Oh ! Mais c’est toi. Tu as bien changé depuis mais je pourrai reconnaître ton visage, ton sourire et tes yeux entre des millions d’autres. À cette époque, tu avais les cheveux courts et raides. Soit dit en passant, tu étais très mignon. Mais tes longues bouclettes te donnent un petit quelque chose en plus… Elle leva les yeux vers Phoenix en souriant puis reposa sa tête avant de poursuivre sa description. Il y a un autre jeune homme avec toi. Il doit avoir à peut-près le même âge que toi, il a un bras autour de toi et a le pouce levé. Oh et il fait un clin d’œil aussi. Toi, tu souris à pleine dents. Comme tu sais si bien le faire. Cette photo respire le bonheur, Phoenix ! »

Rose continua pendant quelques minutes de décrire à Phoenix ce qu’elle voyait sur la photo puis elle leva la main vers lui et lui caressa de nouveau les cheveux. Elle aimait beaucoup les cheveux de Phoenix. Ils étaient doux et ils sentaient bon. La main de la jeune fille s’arrêta quelques secondes sur la joue du jeune homme, qu’elle caressa du bout des doigts avant d’attraper doucement le poignet de Phoenix, pour pouvoir monter un peu sa main vers elle et lui rendre la photo.

« Est-ce que ma description a pu te donner une idée du contexte dans lequel la photo a été prise ? »

Phoenix était en ce moment comme une bombe à retardement. Toutes ces sensations agréables qui s'accumulaient sous les gestes affectifs de Rose lui chatouillaient tellement le corps qu'il avait envie d'exploser en un million de petits papillons de feu.
Ce coup de chaud qu'il avait éprouvé était atténué par cet apaisant frisson glacial qu'il ressentit au contact du pouce de la jeune fille qui lui caressait la nuque.

" Je suis désolée, j’aurais dû me débrouiller pour être là en premier et t’attendre devant l’entrée du parc. " s'excusait la jeune fille à propos de leur arrivée au Nature Square.

" Oh non non, tu n'y es pour rien. Ne t'inquiète pas pour ça. " rassurait Phoenix à demi-mot.

Phoenix pencha la tête sur son épaule droite, les yeux fermés et le sourire rêveur, lorsque Rose enlaça le jeune aveugle et plongea son nez dans sa crinière blonde. Il posa ses mains sur le dos de son amie et murmura : " C'est tellement... magique... "
Jamais il n'avait connu une telle douceur de la part d'une jeune femme. Il était comme dans un rêve. Même sa mère, qui était une vieille femme très câline, ni même sa nièce, ne lui avaient procuré un tel plaisir. Le jour où il ne pouvait plus revoir sa nièce était effacé temporairement de sa mémoire et était remplacé par ces moments de tendresse divins qu'il passait en ce jour de Janvier.

Les deux tourtereaux décidèrent de se promener dans le parc, promenade qui avait à peine commencé que Phoenix faillit déjà trébucher. Rose qui tenait fermement ce pantin maladroit lui demanda s'il était sûr qu'il allait bien, ce à quoi il répondit suite à un nerveux hochement de tête :

" Oui, ça va... J'ai juste marché trop vite et je me suis emmêlé les pinceaux. "

Il ricana gentiment jusqu'à ce qu'il fut surpris de sa découverte enfouie dans la poche de sa veste, qui fut une photographie. Il présenta celle-ci à la brunette et lui demanda de la décrire, ce qu'elle fit, la tête sur les épaules du jeune aveugle. La tête basculée sur le côté, les yeux dans le lointain, il se délectait de la douce voix mignonne de Rose qui commentait la photo subjectivement.

" Mais tes longues bouclettes te donnent un petit quelque chose en plus… " s'interrompait-elle.
Sentant ce léger silence, il pivota et baissa la tête en direction de Rose, malgré son visage qui était malencontreusement orienté plus bas.
" Je ressemble à un lion ? " répondit-il avant d'imiter ledit animal, rugissant à mi-puissance de ses cordes vocales, les rides d'expression creusant ses joues et les coins de ses yeux.

Rose continua sa description, replongeant Phoenix dans le même état euphorique de tout à l'heure. Il revint sur le chemin du Nirvana lorsqu'il sentit cinq jolis petits phalanges enveloppés de chair rose et soyeuse caresser sa joue.

" Est-ce que ma description a pu te donner une idée du contexte dans lequel la photo a été prise ? " demanda-t-elle en rendant la photo à la marionnette aux boucles d'or de façon très raffinée.

Phoenix se mit à réfléchir, la tête droite et le doigt à la bouche -il était ravi de connaître ce nouveau goût qu'était l'amour avec un " a " minuscule-. Ses yeux s'élargissent lorsque des souvenirs anciens lui revinrent en tête.

" Je crois savoir d'où vient cette photo... Oui, c'est ça...! " Il se tourna vers Rose, les yeux scintillants bien qu'ils fixaient toujours l'horizon avec imprécision et un grand sourire qui illuminait son visage musclé. " On était sur les falaises d’Écosse, près des grands châteaux d'anciens rois et de chevaliers ! Ce gars que tu m'as décrit est un de mes amis d'enfance. On jouait, on courait de partout, on faisait semblant de se battre à l'épée avec des bouts de bâton. " Il fit une pause et profita de celle-ci pour prendre les mains de Rose et de les porter à sa poitrine, ses mains recouvrant les siennes. " Je n'ai aucune idée à quoi ressemblaient les Highlands, mais je me souviens que mon ami était très heureux, qu'il disait que c'était des paysages splendides. "

Il aplatit doucement les mains de la jolie brune contre son cœur qui battait la chamade sous l'excitation.

" Il faut que je te montre cet endroit, un jour ! Tu verras, je suis sûr que tu vas adorer. Tu seras une vraie princesse ! "

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Phoenix Townshend & Rose Clara Osway

Dans les bras de Phoenix, Rose ressentait toute la douceur dont elle avait besoin et qu’elle n’osait pas réclamer. Elle n’avait pas besoin de réclamer, avec lui. C’était naturel, un comportement qui allait de soi. Elle ne savait pas trop si c’était de l’amour ou une simple amitié améliorée mais à vrai dire, ce n’était pas très important. Elle profitait simplement de tous les moments qu’elle pouvait passer avec lui, elle essayait de faire en sorte de le rendre joyeux si jamais il était triste – mais c’était un cas de figure très rare que Phoenix soit triste lors de leurs rendez-vous – ou bien encore elle recherchait le grand frisson en étant de plus en plus proche de lui. Elle avait parfois l’impression de devoir le protéger et cela lui plaisait bien. Phoenix semblait si fragile, par moment, et le tenir tout contre elle dans ces cas-là procurait un réel plaisir à Rose car elle se sentait utile à quelqu’un. Utile à quelqu’un qu’elle aimait beaucoup, qui plus est. La jeune fille sourit et hocha doucement la tête – le nez toujours perdu dans la crinière de son ami – lorsque celui-ci lui murmura que c’était "Tellement... magique... ". Elle resserra un peu plus ses bras autour de lui et ils prirent la décision de marcher un peu.

Décision qui fut de courte durée étant donné qu’à peine les premier pas esquissé, Phoenix faillit tomber. Rose le rattrapa comme elle put et fut soulagé de voir qu’il allait bien. Il le lui confirma et ricana. Cela eut pour effet de faire rire la jeune fille qui, soulagée, prit la main de Phoenix dans la sienne et posa sa tête sur son épaule.

« Tu m’as fait drôlement peur, Phoe. Mais si tu vas bien, nous allons marcher un peu, doucement, pendant que je te décris la photo. » Lui dit-elle avant de prendre la photo et de la lui décrire.

Lorsqu’elle évoqua les bouclettes du jeune homme – un détail qu’elle aimait beaucoup chez lui – celui-ci se pencha approximativement vers elle en lui demandant s’il ressemblait à un lion, tout en imitant ledit animal. Rose éclata de rire et posa une main sur la crinière de Phoenix qu’elle ébouriffa gentiment tout en frottant son nez contre le sien.

« Oh oui ! Souffla-t-elle . Un véritable petit fauve. Et quel puissant rugissement, j’en tremble. » Le taquina-t-elle encore.

Puis elle reprit sa position, main dans la sienne et tête sur son épaule, pour finir la description de la photo. Lorsqu’elle la lui rendit, le visage de son ami semblait s’être éclairé comme jamais. Ils s’arrêtèrent et elle se tourna vers lui, pour voir ses éternels grands yeux fixes briller, regardant un peu en-dessus d’elle et le sourire qui illuminait le visage de Phoenix. Elle l’écouta lui décrire les sensations qu’évoquaient pour lui ce qu’elle lui avait décrit et au grès de son récit, le sourire de Rose se faisait de plus en plus large. Elle aimait bien le voir dans cet état de bonheur, cela suffisait à la rendre heureuse elle aussi. Il lui parla des Highlands et des grands châteaux écossais avec une telle ferveur qu’elle aurait pu jurer qu’il les avait vus. Pas avec ses yeux, mais avec ses sens et / ou son cœur. Il prit ensuite les deux mains de Rose pour les porter à sa poitrine et ses grandes mains à lui les recouvrirent. Il faut dire que la jeune fille avait de toutes petites mains alors que celles de Phoenix étaient grandes. Il recouvrait les mains de Rose sans aucun souci.

« L’Ecosse ? J’ai toujours rêvé de l’Ecosse… Courir aux grès des vents dans les Highlands, visiter les châteaux et se croire revenus à l’époque des chevaliers… »

La jeune fille fut coupée dans son élan par une proposition de Phoenix qui lui donna un sourire jusqu’aux oreilles.

« Il faut que je te montre cet endroit, un jour ! Tu verras, je suis sûr que tu vas adorer. Tu seras une vraie princesse ! »

Rose leva les yeux vers Phoenix et scruta son visage. Le jeune homme avait plaqué les mains de la petite brune contre sa poitrine si bien qu’elle sentait son cœur battre à tout rompre. Elle le caresse doucement et monte sur la pointe des pieds pour atteindre le visage du garçon. Là, elle déposa ses lèvres sur les siennes et lui donna un léger baiser avant de se blottir contre lui.

« Je n’accepte devenir avec toi en Ecosse qu’à une seule condition. Il faut que ce soit toi mon prince ! Ou mon chevalier, si tu préfères ? Je suis désolée d’avance si je te pose une question indiscrète mais… Ton ami vit à Leeds ?»

Phoenix était du genre à être doux comme un agneau, une vraie peluche humaine. Dans ce contexte-là, il était surtout un puissant lion réduit à un petit chat au contact des mains de Rose qui ébouriffaient ses longs cheveux bouclés. Leur nez collé l'un à l'autre, Phoenix fut pris d'une envie de gratter gentiment les flancs de la brunette avec de larges mouvements, ce qu'il ne se priva pas de faire.

" Groar, je vais te manger toute crue ! " dit-il d'une voix effrayante mais amusante avant de faire semblant de mordre le cou de Rose, ses bras enlacés autour des flancs de Rose qu'il avait grattouillé.

Après cette petite lutte entre le prédateur et la proie s'ensuit un moment de détente caractérisée par une description photo. L'ambiance qui régnait dans le parc émana une plus grande chaleur lorsque le jeune lion parla des Highlands à sa fleur. Le grand félidé était excité à l'idée de l'emmener dans les falaises royales de l’Écosse. Sa joie se transforma en étonnement puis en profond bien-être lorsqu'il goûta aux lèvres sucrées de Rose qui se blottit ensuite contre lui. Il se surprit même en train de penser si elle ne risquait pas d'avoir mal face à son cœur qui risquait de jaillir de sa poitrine.

" Je viens d'embrasser tes lèvres ou des petits nuages tout doux ? " bredouilla Phoenix figé sur place, bien qu'il ne fut pas du tout déçu de cette courte expérience comme témoignait son sourire en coin qui se dessinait peu à peu.

" Je n’accepte de venir avec toi en Écosse qu’à une seule condition. Il faut que ce soit toi mon prince ! Ou mon chevalier, si tu préfères ? "

Un sourire farceur se dessina sur le visage de Phoenix qui s'éloigna de Rose avant de prendre une pose de preux combattant du Moyen-Âge, une épée invisible à la main droite et le bras gauche plié devant lui comme s'il tenait un bouclier. Il se tint droit, la tête haute, et déclara solennellement :

" Au nom de tous les chevaliers des Highlands qui sont tombés au combat, moi, Phoenix de la terre des Townshend, jure devant Dia que je protégerai la princesse Rosway quel qu'en soit le coût ! "

Et il se lança dans une danse de lames et de coups de glaive, combattant vaillamment un ennemi. Il avait l'air d'un enfant qui jouait à un jeu de rôle requérant de l'imagination. D'ailleurs, ce ne devrait pas être une comparaison car c'était réellement ce qui était en train de se passer. Certains passants regardaient le grand garçon d'un air stupéfait tandis que d'autres ressentaient de la honte pour lui et surtout pour Rose qui était à proximité.

" Jamais je n'abandonnerai, vile créature de l'Enfer ! " criait-il en menaçant de son arme blanche son adversaire imaginaire, ignorant les quelques regards posés sur lui. " Tu n'as aucune chance face à un vaillant épéiste tel que moi ! "

Le vilain esprit du vent ne déclara pas forfait et accrocha de sa brise la jambe de Phoenix qui tomba en avant sur Rose. Croyant dur comme fer à sa fonction de gardien en armure, le preux chevalier blond serra fort sa princesse contre lui pour l'entraîner avec lui dans sa dégringolade fait de roulades sur le côté.

Phoenix sur le dos et Rose, qu'il espère la sentir de ses mains protecteurs, au-dessus de lui, il eut une expression embarrassée et ajouta avant de décrocher un sourire :
" L'orgueil a eu raison de moi. Je me suis effondré sur le champ de bataille. " Il déposa un vif baiser sur les lèvres de Rose, surpris mais ravi qu'il ait pu réussir à bien viser ces " petits nuages tout doux ". " Votre Altesse n'est-elle point blessée ? " ajouta-t-il en roulant naturellement les 'R' comme à l'habitude.

Il riait légèrement, avant de se souvenir de la dernière question que lui avait posé sa princesse à propos de son confrère chevalier, euh ami. Il marqua une pose avant de répondre plus calmement :

" Pour répondre à ta 'question indiscrète'... " Il ricana gentiment avant de passer une main dans les cheveux de Rose pour montrer qu'il n'était pas vexé par sa question indiscrète. " ... ça doit faire moins de 10 ans que je n'ai pas eu de nouvelles de mon pote. " Il soupira. " Alors je ne sais pas s'il est à Leeds, actuellement. Il est peut-être resté en Écosse, qui sait. "

Il se remit à sourire et à regarder droit devant lui avec amour, balayant légèrement l'herbe de ses jambes.

Let my fear go away with your kisses.

Phoenix Townshend & Rose Clara Osway

Les mains de Phoenix contre ses flancs la firent rougir et rire à la fois. Ils étaient partis durant quelques secondes dans une fausse lutte entre un lion – représenté par Phoenix – et une proie toute fraîche – rôle de Rose. La jeune fille éclata franchement de rire quand les lèvres du garçon se retrouvèrent contre son coup, le souffle chaud de Phoenix la chatouillant. C’était des après-midi bucoliques qu’ils passaient le plus souvent ensemble mais aujourd’hui, l’atmosphère du parc s’y prêtait plus encore. Ils étaient comme dans une bulle de savon, rien que tous les deux, au milieu de la nature. Les passants pouvaient les regarder que Rose ne s’en apercevait même pas. Elle n’avait d’yeux que pour Phoenix dans ces instants-là et ne pensait qu’à leur petit jeu de course poursuite. S’ensuivit un moment plus calme où elle raconta à son ami ce qu’elle voyait sur la photo qu’il lui avait tendue. À la vue du visage de Phoenix, Rose ne résista pas à l’embrasser avant de se coller tout contre lui.

« Je viens d'embrasser tes lèvres ou des petits nuages tout doux ? » L’entendit-elle lui demander.

Cette question la fit sourire. C’était tellement mignon… Tout en se serrant un peu plus dans les bras du trentenaire aux cheveux bouclés, elle haussa légèrement les épaules.

« Je ne sais pas… Je te laisse deviner ! » Murmura-t-elle avant de lui poser ses – fausses – conditions pour aller en Écosse avec lui.

En entendant les mots de la jeune fille, Phoenix se détacha d’elle et parti – pour le plus grand bonheur de Rose – dans un mime de combat de chevaliers du Moyen-Âge. Elle le regarda tournoyer devant elle, essayant de veiller à ce qu’il ne tombe pas, mais bien trop amusée pour remarquer les regards qu’on leur lançait. Elle n’avait nullement honte de voir son ami s’amuser ainsi et l’encourageait en battant vivement des mains et en le suivant comme elle le pouvait.

« Oui, vaillant Chevalier Townshend, protégez-moi contre toutes ses créatures du Mal et je vous promets une récompense digne de ce nom. » Cirait-t-elle, au comble de la joie et de l’amusement.

Mais Phoenix perdit l’équilibre et tomba droit sur Rose qui, les bras tendu vers lui, n’eut pas le temps de faire un seul geste qu’elle se retourna entrainer dans la chute. Après plusieurs roulades dans l’herbe fraiche du parc, la jeune fille se retrouva au-dessus de Phoenix, sentant les mains protectrices du blondinet posées sur son dos. Après avoir repris son souffle et calmé son rire, elle fut prise de court par un rapide baiser du chevalier.

« Votre Altesse n'est-elle point blessée ? » Lui demanda-t-il, ce qui eut pour effet de la faire largement sourire.
« Point blessée, point blessée… Que Monsieur ne s’inquiète pas ! Et vous, vaillant chevalier qui avez combattu avec honneur pour ma sécurité ? Nulle blessure ne vous fait souffrir ? » Répondit-elle en caressant la joue de Phoenix d’un doigt.

D’un coup, Rose plongea sa tête dans le cou de Phoenix autour duquel elle déposa un petit nombre de baisers dans une danse endiablée avant de se laisser glisser sur le côté – toujours collée à son ami – un bras autour de lui et la tête posée sur son épaule. Elle l’écouta répondre à sa dernière question – celle qu’elle avait jugée indiscrète – tout en lui caressant négligemment le bras.

« Peut-être qu’il est devenu propriétaire d’un grand château médiéval et qu’il organise parfois des tournois ! Et que lorsque nous irons en Écosse tous les deux, nous le retrouverons et qu’il t’engagera comme premier chevalier de sa cour ! Tu deviendrais célèbre dans l’Écosse entière puis dans le monde pour ta fine lame et ton courage sans limite… Et puis peut-être que… »

Rose haussa les épaules, laissant sa phrase en suspend pour que l’imagination de Phoenix – qu’elle savait fertile – puisse à son tour prendre le relais.

« Je pourrais rester ainsi des heures ! » Soupira-t-elle en fermant les yeux et en nouant ses doigts à ceux de son ami.

Spoiler:

Phoenix venait-il d'embrasser les lèvres de Rose ou des petits nuages tout doux ? C'était ce que ce grand lion à la crinière d'or demandait à sa jolie petite proie lorsque cette dernière lui avait fait ce cadeau sucré. Se blottissant encore plus contre son prédateur, elle lui répondit en murmurant :
" Je ne sais pas… Je te laisse deviner ! "
Phoenix cligna des yeux d'un air perplexe avant de sourire, amusé par cette réponse coquine. Il laissa une pause s'installer entre la réponse de Rose et ses conditions sur leur (im?)possible voyage en Écosse.

S'ensuit un combat imaginaire entre Phoenix vêtu de son armure de neige et un dragon des vents venu s'en prendre à la princesse Rose. Cette dernière, restée à l'écart du combat, encouragea le preux chevalier, lui donnant une motivation sans pareille, surtout si à la fin il serait promis à une récompense digne de sa bravoure. Qui pouvait persuader Phoenix d'abandonner son devoir face à de tels monstres celtiques ??
Ce vaillant combattant n'aurait eu aucun souci à terrasser ce dragon si ses jambes et le vent ne l'avait point fait perdre l'équilibre, surtout si la princesse en elle-même avait amorti sa chute.
La dégringolade de ces jeunes gens semblables à Tristan et Iseult fut composé de roulades latérales dans l'herbe du Nature Square, les vêtements immaculés du chevalier s'appropriant de taches vertes et marrons. La princesse n'était-elle point blessée, au moins ? s'inquiéta l'épéiste vaincu au combat.

" Point blessée, point blessée… Que Monsieur ne s’inquiète pas ! Et vous, vaillant chevalier qui avez combattu avec honneur pour ma sécurité ? Nulle blessure ne vous fait souffrir ? " Répondit-elle d'une caresse sur la joue creuse du chevalier.
Ce dernier secoua la tête, les brindilles d'herbe se mélangeant à ses cheveux et répondit d'un sourire :
" Votre toucher guérit tous mes maux, Votre Altesse. "

Le valeureux chevalier au repos, ce fut au tour de la princesse de mener la danse. Ses bras enlaçant le corps épuisé du preux épéiste, elle le parsema de baisers à faire frissonner un bonhomme de neige dans le cou avant que ces deux jeunes gens glissèrent sur le côté, ces deux-là ne faisant qu'un cocon de chair.
Le jeu de simulation terminé, Phoenix répondit ensuite à la " question indiscrète " de son interlocutrice avec une nostalgie mélancolique qui s'estompa sous les gestes affectueux de Rose. Celle-ci donna une hypothèse sur le possible emplacement de l'ami d'enfance de Phoenix et ce qu'il ferait en Écosse. Le jeune aveugle écouta la réponse de la brunette avec attention, se retenant de ne pas s'emballer de jubilation et d'excitation. Ahhh, comme il aimerait remonter au temps des chevaliers et vivre de folles aventures avec Rose !

" Et puis peut-être que… " commença-t-elle.

Phoenix, n'entendant plus rien, leva un peu la tête et murmura " Quoi ? " en souriant. Il fit une pause, réfléchit, puis comprit ce qu'attendait Rose : une idée sorti tout droit de son imagination. Il se gratta le menton, les yeux au ciel, puis acheva :

" Et peut-être qu'il s'éloignera temporairement de son trône pour être prêtre et nous mariera. " Il éclata de rire. " Nous fêterons notre union à grandes gorgées d'hydromel et nous danserons et chanterons sur des symphonies celtiques ! " Il reposa sa tête sur l'herbe et toucha avec espièglerie de bout du nez de son amie. " Tu es vraiment super, Rosway. Je te vois bien manier une épée, aussi. A deux, nous serons les plus forts ! "

" Je pourrais rester ainsi des heures ! " commenta Rose sur leur position sur la pelouse fraîche du parc.
" Et moi je veux rester ainsi pour toujours. " répondit Phoenix en souriant avant d'embrasser son amie sur le front avant de sentir ses doux cheveux lisses.

Let my fear go away with your kisses.

Phoenix Townshend & Rose Clara Osway

Ah, les journées-douceur que la jeune Rose passait avec Phoenix étaient des plus exquises et elle ne les aurait ratées pour rien au monde. L’imagination sans borne dont faisait preuve le jeune aveugle l’émerveillait et elle se laissait porter avec plaisir dans ses histoires et ses jeux. Les voilà donc, aujourd’hui, transportés au temps des chevaliers et des combats à l’épée, dans une Écosse un peu fantasmagorique balayée par les vents et par le souffle des dragons. Le chevalier Townshend se battit avec courage contre les forces invisibles du vent des no man's land Ecossais mais une bourrasque un peu plus forte que les autres lui fit perdre son équilibre et tomber tout droit dans les bras de Rose – Rosway comme il aimait à l’appeler. Les voilà donc tous les deux roulant sur l’herbe, sous les regards de plus en plus étonnés des promeneurs qui passaient par là, mais trop heureux pour s’en préoccuper ne serait-ce qu’une minute. Après s’être rassurée l’un l’autre sur leur état de santé après cette folle dégringolade, Phoenix et Rose – collés l’un à l’autre – commencèrent à fournir des hypothèses sur la vie écossaise que pourrait avoir l’ami du jeune homme.

« Et peut-être qu'il s'éloignera temporairement de son trône pour être prêtre et nous mariera. »

Rose éclata de rire à la suite de Phoenix, après cette idée ma foi pas déplaisante, et écouta la suite. Fêter tout cela à grandes gorgées d’hydromel ? Danser et chanter sur des rythmes celtiques ? Que voilà un programme qui lui plaisait bien ! Plus que bien, même. Si elle pouvait dénicher une machine à voyager dans le temps, elle savait déjà où et quand elle irait : en Ecosse au temps des chevaliers, bien-entendu ! Et avec Phoenix, cela va sans dire. Le jeune homme lui toucha le nez, qu’elle plissa en souriant.

« Un mariage, dis-tu ? Eh bien si tu le souhaites, cela sera ta récompense pour tes faits d’arme ! Si ton ami veut bien devenir prêtre d’un jour et s’il a une bonne réserve d’hydromel, ce sera un jour parfait ! »

Lors de journée comme celle-ci, Rose oubliait tout et cela faisait vraiment un bien fou ! Elle ne pensait plus qu’à s’amuser et à donner – et recevoir – de la tendresse à Phoenix. Le monde était plus beau avec de l’amour, non ? Alors pourquoi s’en priver ou en priver les autres ? Rose rêvassait un peu en jouant avec les lourdes boucles blondes de Phoenix lorsque celui-ci reprit la parole.

« Tu es vraiment super, Rosway. Je te vois bien manier une épée, aussi. A deux, nous serons les plus forts ! »

Le côté un peu guerrier de Rose se réveilla et elle se redressa sur un coude, tout sourire, avant de se pencher vers le jeune homme et de frotter son nez contre le sein.

« Oh oui ! Une épée pour moi aussi. Comme ça, nous deviendrons le premier couple de chevalier de toute l’Histoire ! L’injustice tremblera à l’entente de nos noms, et les opprimés nous appellerons pour venir défendre et réparer leur honneur ! Nous serons connu dans toute l’Écosse et même... Au-delà des frontières du Royaume-Uni. On entrera dans la légende, il y aura des chansons pour conter nos exploits et – plus tard – des livres ! »

La jeune fille éclata de rire, un peu emportée par ses rêves et son imagination. Elle se laissa une nouvelle fois aller contre Phoenix et ferma les yeux, lui déclarant qu’elle voulait rester comme cela durant des heures. Ce à quoi il répondit que, lui, il voulait rester ici pour toujours, avant d’embrasser Rose sur le front et de sentir ses cheveux. Elle allait lui répondre lorsqu’elle senti quelque chose s’écraser sur sa joue. Suspicieuse, elle leva les yeux vers le ciel encore tout gris et reçut une autre goutte de pluie au coin de l’œil.

« Oh zut… Phoe, je crois qu’il commence à pleuvoir… » Informa-t-elle d’un ton dépité.

" Un mariage, dis-tu ? " répondit Rose suite à la proposition imaginaire mais farfelue de Phoenix. " Si ton ami veut bien devenir prêtre d’un jour et s’il a une bonne réserve d’hydromel " ajouta-t-elle ensuite, ce qui fit rire Phoenix.

" Tu n'as pas à t'inquiéter de ce côté-là. " riposta le jeune aveugle en faisant allusion à l'hydromel. " Il a toujours adoré boire, que ce soit des boissons chaudes, froides, sucrées, salées... alcoolisées. " Il se remit à rire avant de frotter doucement une mèche de cheveux de Rose entre ses doigts.

Il ferma les yeux en souriant lorsqu'il sentit les douces mains de la princesse brune jouer avec les bouclettes de sa crinière blonde. Il embrassa le front pâlot de Rose à plusieurs reprises avant de sentir le nez de cette dernière se frotter contre le sien. Il se laissa faire, plissant des yeux et des naseaux, un sourire farceur aux lèvres qui s'agrandit au fur et à mesure que Rose conta leur future renommée en tant que couple de chevaliers.
La jeune fille émit un rire qui réchauffa le coeur de Phoenix. Comme elle sonnait mignonne quand elle riait ! Si seulement il pouvait voir son visage ! Il était persuadé qu'elle était quelqu'un de joli. Il ne pensait jamais vraiment à de possibles quiproquos et contradictions entre ce qu'il entendait presque et ce qu'il imaginait dans sa tête. Il sentit Rose se blottir un peu plus contre lui en disant qu'elle pouvait rester dans cette position pendant des heures. Pourquoi pendant des heures ? Pourquoi pas pour toujours ? C'est ce que lui répondit Phoenix avant de fourrer son nez dans la chevelure de sa princesse.

Princesse qui se faisait taquiner par l'esprit de l'eau dans le but de venger le dragon des vents. En effet, elle reçut quelques gouttes de pluie en plus du vaillant chevalier qui en sentit quelques une sur sa joue et une aile de son nez. Il voulut en faire la remarque à la brunette mais elle le fit déjà à sa place :
Oh zut… Phoe, je crois qu’il commence à pleuvoir…

La pluie fut de plus en plus forte et Phoenix se leva et présenta sa main à Rose pour l'aider à se lever.
" Bon bah... pour rester dans l'herbe pour toujours, ce sera une autre fois. " dit-il en riant doucement. " Il vaut mieux ne pas rester allongé par terre au risque d'attraper un rhume. "
Il maudissait la pluie pour avoir gâché leur moment câlin bien qu'il fut long si on compte le début de l'après-midi au moment où il se retrouvèrent ; mais ce moment n'était pas assez long pour Phoenix. Il voulait que ça dure et dure et dure. Il ne voulait pas retourner dans la routine, à présent qu'il devint plus exigeant en matière de gestes affectueux, Rose étant experte dans ce domaine-là et qu'elle rattrapait à coup sûr sa mère.

" Maman dit qu'il y a un kiosque pas loin d'ici " ajouta-t-il, ses cheveux qui n'étaient plus des bouclettes mais de longues mèches mouillées et un peu ondulées plaquées contre son crâne. Elle faisaient tomber des gouttes d'eau sur ses vêtements blancs devenus gris par la pluie ainsi que marron et vert par le gazon. " Mais j'en suis pas sûr. Elle a peut-être vu en dehors du jardin. "

Il continua de marcher comme s'il était la recherche de ce fameux kiosque. Enfin, c'était le cas mais il ne pouvait pas vraiment le faire, ses sens l'en empêchaient. Son pied buta sur un objet long et dur. " Hm ? " fit-il en baissant la tête. Il fit rouler l'objet avec son pied pour déterminer sa nature. Il s'accroupit et saisit le bâton avec inquiétude mais fut vite soulagé lorsqu'il reconnut sa canne pour le guider dans ses escapades. Il serra ses poings contre sa canne comme s'il tenait une écharpe ou une lanière de sac en bandoulière fermement.

" Je l'avais oublié, celui-là. " dit-il en souriant, la tête penchée sur le côté, avant de se mettre à chanter Tri Martolod en yaourt. Sa voix était virile et jolie pour un homme moitié-sourd, bien que les paroles qu'il croyait retranscrire correctement étaient ridicules. Il voulait faire référence à la tirade de Rose sur leur succès en tant que chevaliers du Moyen-Âge, mais il ignorait que cette chanson était un chant breton et non écossais.

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