Oscar ne savait plus quoi penser, sa raison avait pris la poudre d’escampette. La seule chose qui occupait ses pensées maintenant était Selwyn. Ses lèvres, les courbes de son corps, le timbre de sa voix, sa chaleur… Le militaire ouvrait les yeux sur des années d’amitié et même s’il ne le montrait pas il était effrayé. Comment en étaient-ils arrivés là ? Etait-ce à force de partager le même dortoir ou bien la tente lors des déplacements ? Seraient-ce à cause de leurs cicatrices communes ? L’officier n’en avait aucune idée. Il essayait en vain de trouver une cohérence à ses actes, une explication à ses désirs. D’un autre côté, qui mieux que votre meilleur ami peut vous comprendre, vous acceptez ? Après avoir vécu l’enfer avec une personne, pourquoi ne pas construire un paradis ? Au moins, ils savaient tous les deux le prix de la vie, que chaque minute peut être la dernière : ce genre de petites choses que les gens oublient. Oscar avait montra la démarche à suivre, Selwyn suivait et ils étaient maintenant torse-nu faisant monter inexorablement la température entre eux. La chaleur qui montait dans son bas ventre était bien connue, mais généralement était créé par des femmes et non des hommes. Sceller ses lèvres aux siennes semblait être la seule chose à faire, tout du moins c’est ce qui obsédait son esprit. Parler ne servait plus à rien, leur corps parlait pour eux. Embrassant chaque partie de son corps dénudée, le militaire était attentif aux moindres faits et gestes de son ami. Il ne voulait nullement le brusquer, lui faire peur ou autre. Ils allaient prendre leur temps si cela était le désir de son amant. Tout comme lui, certaines cicatrices semblaient être plus sensibles que d’autres. Oscar avait encore l’impression en passant son doigt sur les siennes que la douleur était belle et bien là malgré qu’elles soient guérit complètement. Selwyn échangea leur place, il prenait de l’assurance et cela arracha un sourire à son supérieur. C’était surement le seul moment où l’ancien militaire tolérait qu’on ait le dessus sur lui.
Rapidement, ce fut au tour de son ami de mettre son corps au supplice. Les yeux fermés, il savoura chaque effleurement, baiser sur sa peau meurtrit. Ses mains se baladaient dans ses cheveux, s’accrochant à son cuir chevelu quand son assaillant touchait une partie sensible. Oscar dérivait dans les nimbes du plaisir. Depuis que Selwyn l’avait tiré des entrailles du désert, il n’avait pas eu une seule relation intime, même s’il avait dit le contraire a son frère. Certes, il avait un peu honte de sa blessure, de ses cicatrices, mais c’est surtout à cause de son tempérament. Jamais il n’avait été très porte sur les plaisirs charnels. De plus, il était fidèle en amour comme en amitié. Pour lui, la seule femme qu’il désirait était mariée et élevait sa fille, enfant qu’ils auraient dû avoir ensemble. Des lors, être avec une femme n’était pas possible. Il avait essayé, mais à chaque fois le visage de la belle réapparaissait. Ayant tout de même une conscience, il trouvait cela injuste pour celle qui partageait ce moment d’intimité. Se laissant enivrer par la douceur des gestes de son ami, Oscar migra ses mains de ses cheveux à son dos. Une légère pression sur ce dernier était destinée à faire comprendre à son amant de remonter. Il attrapa alors ses lèvres et lui mordit légèrement la lèvre alors que ses mains s’aventuraient au sud de son corps. Rencontrant sa ceinture, il commença à la défaire doucement tout en plongeant son regard dans le sien pour voir si cela lui convenait. Un mot de Selwyn et il s’arrêtait. Pour le rassurer, Oscar arrêta son geste pour retourner la situation et se mettre sur lui.

« Laisse-moi faire. »

Chuchota-t-il au creux de son oreille avant de descendre et d’embrasser son torse zébrer de lignes blanches témoins de la guerre. Ses mains rencontrèrent de nouveau la bouche de sa ceinture qui cette fois-ci ne leur résista pas. Il décrocha le bouton et descendit la fermeture éclair. C’est alors qu’il releva sa tête tandis que sa main glissait à l’intérieur. Il remonta alors tout en laissant sa dextre en place.

« Arrête-moi si jamais tu te sens mal à l’aise… »

Oscar captura une nouvelle fois les lèvres de Selwyn avant de lui faire l’amour.