Il est toujours bon d’être cultivée ;

Cela faisait à peine quelques jours que j’étais arrivée chez ma sœur qu’il y avait déjà tellement d’emmerde dans son couple. C’était une constatation très réelle. Je n’imaginais pas à quel point c’était un foutu bordel dans sa vie comparé à la mienne. Plus les jours passaient, plus je me demandais si je ne ferais pas mieux d’allonger mon séjour à Leeds plus longtemps que prévu. Une chose était sûre, c’est que je ne pouvais pas la laisser gérer tout ça toute seule. Évidemment, je ne pouvais pas m’immiscer dans leur couple comme ça, je pourrais faire pire que mieux en restant mais à vrai dire, j’espérais aider un peu. Jamie était incontrôlable et reportait toute sa frustration sur Beth parce que son père n’était jamais là. Quant à lui, il s’éloignait de ma sœur mais j’ignorais le font du problème. Avaient-ils cessé de s’aimer alors ? Parce que pour faire chambre à part depuis un moment, cela n’envisageait rien de meilleur pour la suite de leur relation. Lorsque Beth avait prononcé le mot « divorce » ça n’avait fait qu’un tour dans ma tête et mon sang s’était glacé en un rien de temps. Après toutes ces années, ils avaient songé à la séparation. Leur petit arrangement de rester mariés pour le bien de Jamie, je ne trouvais pas ça vraiment très sain, parce qu’au final il n’y avait pas que leur fille qui en souffrirait, mais eux aussi. Est-ce que Jamie s’en était aperçue ? Peut-être était-ce pour cela qu’elle défiait l’autorité au point d’en être carrément irritante… J’étais totalement blasée par cette situation, comme si je n’en avais pas assez, déjà que ma vie ressemblait à un champ de bataille…

Histoire de me changer les idées et de quitter cet air pesant qui régnait à la maison, je décidai de me rendre en ville pour faire un tour et arrivai au centre commercial. La dernière fois que j’y avais mit les pieds, je devais avoir dix ou onze ans. Juste avant que mon père ne prenne la décision de quitter la ville pour sa fichue réputation. Peut-être que s’il avait plus facilement accepté la grossesse d’Elizabeth et qu’il avait osé prendre sur lui, nous ne nous serions pas enfuit comme des criminels. Bref il me fallait de nouveaux bouquins pour suivre mes cours et depuis le temps, le White Rose avait beaucoup changé. Il m’avait fallu plus d’une heure et un arrêt rapide au starbuck pour repérer une librairie –où il y aurait sans doute ce que je cherchais, dans toutes ces galeries. Seulement, j’ignorais où trouver les revues médicales. Quelques rayons plus loin se trouvait un homme de dos, feuilletant avec attention un livre. Mon index toucha son épaule et il se tourna alors vers moi. « Excusez-moi, je suis à la recherche du département médecine, seulement c’est un vrai labyrinthe ici, et je suis perdue… Vous pouvez m’aider ? ». –Demandais-je. J’espérais qu’il pourrait m’aider, parce qu’à première vue, il n’y avait aucun vendeur à disposition. Comme s’ils avaient tous disparu de la circulation.