Marco&Solweig.

Je fais lentement glisser le tissus d ma robe noire et moulante sur mon corps, tandis que d’un dernier geste de la main je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille. Voilà, je suis parfaite, totalement prête à sortir ce soir. Nous sommes samedi, et comme à chaque fois hors de question de rester enfermée à la maison, de plus, je faisais parti de ces chanceuses à qui il arrivait toujours des histoires formidables lorsqu’elles s’aventuraient seules -ou en compagnie d’amis- dans les boîtes de nuit. Parfois je partais seule et rencontrais des gens avec qui je terminais la soirée, légèrement bourrée et morte de rire, d’autres je rencontrais des types avec qui je partais en moto faire un tour. J’aurai du mourir environs cent fois avec toutes les bêtises que je pouvais faire, mais jamais encore je n’étais tombée sur un fou psychopathe qui aurait remarqué la proie facile que je représentais, une chance pour moi. Enfin, le coup de la moto m’avait tout de même rappelé à la réalité, je ne pouvais plus faire ça tout le temps, et je m’étais promise malgré le très bon moment passé, d’éviter de recommencer : je ne pouvais pas toujours tomber sur des types sympas, un jour la roue tournerait.

Je jetais un dernier coup d’oeil à mon reflet dans le miroir, ma petite bouille d’ange est prête à aller faire son manège ce soir. Je suis loin d’être une dragueuse, je préfère toujours rencontrer des potentiels amis que des hypothétiques conquêtes, d’ailleurs, cela non plus ne m’intéresse pas. Loin d’être prude, je préférais simplement passer mon temps à rire, encore et encore, comme si chaque éclat me donnait des minutes de vie en plus. Je grimpais enfin sur mes talons hauts rouges et enfilait mon trench fin pour aller rejoindre le taxi qui m’attendait en bas.

J’arrive au Chilie White vers 22 heures et vérifie mon téléphone. J’avais au préalable envoyé quelques messages à certains amis habitués de l’endroits et la plupart de leurs réponses me montraient parfaitement que j’étais un peu trop en avance comme d’habitude. La plupart d’entre eux n’arriveraient que sur les coups de 23 heures, ce qui me laissait un bon bout de temps à tuer. Loin d’être blasée, je commandais un whisky sans glace au barman qui affichait un immense sourire à ma demande, sans doute lassé des petites princesses qui mélangeaient ce délicieux nectar avec des glaçons ou pire, du coca. « Pour toi princesse. » soufflait-il en me tendant mon verre avec un clin d’oeil. Il était habitué à me voir ici et avait instauré ce petit surnom depuis le temps. C’était d’ailleurs pratiquement le même que tout le monde me donnait, aussi bien mon frère, que mes amis, que certains types qui me draguaient, comme si je me baladais avec une couronne en diamants sur la tête. Un clin d’oeil en remerciement et je commence à siroter mon whisky tout en balançant lentement de gauche à droite ma tête au rythme de la musique qui résonne dans la salle, à moitié pleine déjà malgré l’heure. Un petit coup d’oeil à la montre et je pousse un petit soupir, c’est quand même long, une heure.

[size=9.090909004211426]Code ▲ RomieFeather[/size]